Vendée
Propel commercialise sa première pelle 100 % électrique
Vendée # BTP # Innovation

Propel commercialise sa première pelle 100 % électrique

S'abonner

Propel, filiale du groupe vendéen Dubreuil, commercialise sa première pelle 100 % électrique. À l’heure où les collectivités vont imposer des chantiers zéro émission de CO2, cet engin fabriqué à Annecy par Mecalac répondra à la demande des acteurs du BTP. Une innovation majeure, mais à un coût qui reste élevé.

Xavier Larroque, Dg de Propel, et l’équipe de Mecalac présentent une machine électrique pour les chantiers de BTP — Photo : David Pouilloux

Pour présenter leur pelle 100 % électrique, le distributeur Propel (35 M€ de chiffre d’affaires et 50 salariés) et le constructeur rhônalpin Mecalac avaient uni leurs forces du côté de Haute-Goulaine (Loire-Atlantique). L’écrin était la cour du château de Goulaine, où les grands travaux ne sont pas à l’œuvre, contrairement aux centres-villes, où dès 2025, la loi imposera des zones à faible émission de CO2 pour les automobiles. "Les entreprises du BTP n’auront sans doute plus le choix, elles non plus. C’est la loi qui les obligera, estime Xavier Larroque, directeur général de Propel, filiale du groupe vendéen Dubreuil, dont le siège est à Cholet (Maine-et-Loire). Notre machine, la e12, a été clairement développée dans l’optique des ZFE (zone à faible émission) pour ne pas générer d’émission sur les chantiers. C’est un engin adapté aux travaux en ville, une machine urbaine et périurbaine, une pelle pour les réseaux d’eaux usées, les réseaux secs (téléphonie, électricité, câblages…) et pour la voirie et les routes avant la mise en place du bitume."

Nouvelle génération de machines

La e-12 de Mecalac fait donc partie de cette nouvelle génération de machines portées par l’innovation et l’obligation de lutter contre le changement climatique. D’un poids de 11, 3 tonnes, la e12 affiche un embonpoint de 1,6 tonne par rapport au modèle thermique. "La grosse différence vient du poids des batteries, en lithium, de Northvolt, explique Hugues Pierre, directeur des ventes France et export de Mecalac (260 M€ de CA, 1 000 salariés dont 400 en France), le fabricant. Son autonomie, de huit heures, couvre une journée de chantier classique, et elle dégage une puissance de 150 kWh." Il faut également huit heures de recharge pour remettre les batteries à 100 %. "L’avantage d’être plus lourde, c’est d’offrir plus de stabilité sur le chantier, explique Hugues Pierre. Il y a aussi moins de vibrations et le bruit est divisé par dix." Un élément qui jouera sur le bien-être au travail pour le chauffeur et les équipes de terrain.

Un os : le prix

Reste un os, celui du prix. La machine électrique a un coût deux fois plus élevé que celui d’un engin thermique, de l’ordre de 435 000 euros, contre 250 000 pour sa jumelle diesel. "Au coût d’utilisation à l’heure, l’électrique est moins cher et l’on fait des économies sur la partie entretien et maintenance, puisqu’il n’y a pas vidange moteur, pas de filtre à huile, à essence, relève Xavier Larroque, le DG de Propel. Le coût de l’entretien est estimé inférieur de 50 % à celui d’un engin diesel."

Le distributeur Propel vend environ 250 machines neuves par an pour autant d’occasions. Face à ce prix élevé sur catalogue de la e12, le distributeur propose également ce nouvel engin innovant en location, à 6 980 euros par mois. Autre perspective pour voir ces engins plus nombreux sur les chantiers ? "Il serait utile, aujourd’hui, de mettre en place un mécanisme financier incitatif, aligné sur les attentes de la commande publique qui met des critères RSE dans ses appels d’offres, estime Xavier Entz, responsable RSE du group Dubreuil. Un système comparable avec celui que l’on trouve dans le secteur automobile, le bonus écologique, de 6 000 à 7 000 euros. Il faudrait des aides de l’ordre de 25 000 à 30 000 euros pour inciter les entreprises à acheter ce type de machines électriques."

Vendée # BTP # Industrie # Distribution # Innovation # RSE