Navale : « Maintenant, il faut tenir »
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Navale : « Maintenant, il faut tenir »

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Navale Afin d'aider les sous-traitants à passer le creux de charge attendu avant la mise en chantier de l'« Oasis » de RCL, le conseil régional déploie un plan pour la filière navale.
— Photo : Le Journal des Entreprises

La méga-commade, le plus grand paquebot du monde,etc. : tous les superlatifs ont été utilisés pour se féliciter de la commande passée par RCL aux chantiers nazairiens, au nez et à la barbe de STX Finlande. Ce contrat de près d'un milliard d'euros est venu regonfler le moral de la navale au moment où les premières mesures de chômage partiel étaient prises chez STX Saint-Nazaire. Pourtant, si la réalisation de ce paquebot, le troisième bâtiment de la série « Oasis of the seas » de l'armateur américain, constitue une formidable bouffée d'oxygène pour les chantiers, elle n'évacue pas pour autant les difficultés immédiates de la navale. Que ce soit pour STX qui fait toujours face à des mesures de chômage partiel, que pour les entreprises sous-traitantes, que les collectivités se proposent d'accompagner sur les prochains mois.




Un développeur commercial pour cinq chantiers

La production de ce paquebot géant ne doit en effet démarrer qu'en septembre prochain. Pour permettre aux sous-traitants de passer la période de sous-charge, le conseil régional vient de mettre en place le plan « Navale 2013 » doté d'un million d'euros. Ce plan comporte deux volets. Le premier est confié à Néopolia. Le cluster nazairien propose ainsi, durant 18 mois, aux entreprises co-traitantes une série de services, avec notamment des aides financières pour l'investissement commercial, l'accès à des ressources partagées pour le pilotage de projets complexes, le financement d'experts juridiques et financiers,etc. La première concrétisation de ce plan Navale 2013 concerne le recrutement d'un développeur commercial à l'export pour les chantiers Merré, Mécasoud, Acco, Alu Marine et Navalu. « Certaines entreprises sont encore beaucoup trop dépendantes de STX et sont en difficulté. La volonté, c'est de permettre à nos entreprises de trouver de nouveaux marchés en Europe, notamment pour de petits bateaux liés aux EMR. Jusqu'alors, ces cinq entreprises prospectaient individuellement. Là leur force de frappe est multipliée », explique Jean-Claude Pelleteur, président du cluester Néopolia. Le deuxième volet du plan Navale 2013 est confié à la CCI de Nantes Saint-Nazaire afin de proposer aux sous-traitants les plus fragilisés un accès prioritaire à la boîte à outil du conseil régional et de la chambre consulaire : P2RI, formations, conseils, prêts de personnel,etc. « Nous avons identifié une soixantaine d'entreprises qui vont devoir faire face, à des degrés divers, à une période de sous-charge en attendant le paquebot Oasis. On souhaite leur permettre de passer ce creux d'activité », note Philippe Jan, directeur du développement des entreprises à la CCI ».




« On va en baver »

C'est par exemple le cas de CNI TMI à Montoir de Bretagne, qui réalise une partie de son activité dans la navale. « Jusqu'en décembre, je voyais arriver un précipice sur la navale. Aujourd'hui, il y a toujours un précipice... mais avec une rive de l'autre côté ! Mais je ne sais pas ce qu'il y a vraiment sur cette rive. Concrètement, est-ce que les niveaux de prix des chantiers seront suffisants en 2014 pour que l'on puise travailler ensemble ? », s'interroge Richard Thiriet, P-dg de cette entreprise qui emploie 45 salariés. Et d'ici à une éventuelle nouvelle collaboration avec les chantiers nazairiens, la PME doit tenir le coup. « Je sais qu'on va en baver et il est probable qu'on perde de l'argent cette année. On va tout faire pour trouver le business qui nous permettra de tenir jusqu'au redémarrage du secteur », poursuit le chef d'entreprise, qui « sollicitera certainement » le dispositif Navale 2013.

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