Nantes : Le groupe industriel Armor vise de nouveaux leaderships mondiaux
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Nantes : Le groupe industriel Armor vise de nouveaux leaderships mondiaux

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Chimie Fabricant de rubans encrés et de cartouches d'imprimante, Armor lance deux nouvelles activités liées aux énergies renouvelables. À la clé, la création de 120 emplois, explique Hubert de Boisredon, président de cette entreprise industrielle nantaise de 2.000 salariés.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Hubert de Boisredon, le groupe Armor que vous présidez vient de lancer une nouvelle activité. De quoi s'agit-il ?
Depuis avril, nous avons en effet commencé à vendre des films collecteurs de courant pour batteries. Ce produit permet d'améliorer les performances et la durée de vie des batteries en évitant qu'elles ne perdent de l'intensité avec le temps. Notre film permettra, par exemple, aux véhicules électriques de demain d'aller plus loin. Nos clients sont les fabricants de batteries lithium, répartis sur tous les continents. Cette activité devrait générer environ 30 millions d'euros de chiffre d'affaires. Pour mémoire, Armor a réalisé un chiffre d'affaires de 224 millions d'euros en 2014.

Comment s'inscrit cette nouvelle activité dans la stratégie de l'entreprise ?
Cette nouvelle activité s'inscrit dans notre démarche de diversification et d'innovation à partir de notre savoir-faire clé, à savoir l'enduction d'encre sur films ultra-minces. Armor utilise cette technologie, dans son usine de La Chevrolière, pour ses deux activités historiques : la fabrication de cartouches pour imprimantes laser et jets d'encre à l'attention des particuliers et des professionnels ainsi que la production de rubans encrés utilisés pour l'impression sur les emballages industriels et les étiquettes codes-barres. Sur cette dernière activité, nous sommes leader mondial. Pour la première fois, nous avons dépassé en 2014 le milliard de m² enduits. Notre stratégie consiste donc à nous développer à partir d'une technologie et de savoir-faire industriels que nous maîtrisons depuis des a
nnées.

Sur ce modèle, avez-vous prévu de développer d'autres activités ?
Oui, nous utilisons également cette technologie pour développer des films solaires photovoltaïques organiques que nous mettrons sur le marché en 2016 (lire ci-dessous). Il est trop tôt pour se prononcer sur le chiffre d'affaires que devrait nous procurer cette activité. En revanche, nous prévoyons que les deux activités liées aux énergies renouvelables vont susciter la création de 120 emplois dans les années à venir, dont une trentaine sera dédiée aux films pour batteries. Notre ambition est forte sur ces nouvelles activités. Armor espère en effet devenir leader dans ce domaine comme nous le sommes déjà sur le transfert thermique.

Avec ces nouvelles activités, le groupe Armor se positionne-t-il sur le secteur des énergies renouvelables ?
Oui, clairement. Ces deux nouvelles activités permettent à Armor de s'engager dans la transition énergétique et les énergies renouvelables. Notre objectif est de devenir la vitrine industrielle de la région Pays de Loire qui a fait de la transition énergétique une de ses priorités. Des discussions sont d'ailleurs en cours avec le conseil régional pour étudier le soutien qu'elle pourrait apporter à ces développements.

Vos nouvelles activités ont-elles vocation à se déployer au niveau mondial ?
Oui bien sûr. Armor s'appuiera sur son réseau de filiales pour commercialiser ces deux nouveaux produits au niveau mondial. Nous continuons d'ailleurs à renforcer notre réseau. En 2014, nous avons installé
trois nouvelles filiales en Inde, en Afrique du Sud et au Mexique. Nous réalisons 80 % de notre chiffre d'affaires à l'international. Notre modèle de croissance s'appuie en effet sur la co-industrialisation. Cela consiste à produire en France et à aller chercher la croissance à l'international. Concrètement, toute progression de nos ventes à l'international stimule la production de bobines sur notre site de La Chevrolière et développe des emplois en France. La co-industrialisation, c'est la mondialisation réussie, celle qui allie croissance et respect des valeurs humaines de l'entreprise. En effet, toute cette dynamique vient compléter l'évolution interne d'Armor qui, en décembre 2014, a ouvert son capital aux salariés. 280 d'entre eux sont désormais actionnaires de leur entreprise. Cela représente 40 % des salariés de l'entreprise en Loire-Atlantique.

L'innovation sociétale appartient-elle également au projet d'Armor ?
Depuis 2008, Armor s'est engagé à mettre l'innovation sociétale au coeur de son projet. La dernière réalisation en date porte sur la création d'une crèche d'entreprise à proximité de notre usine de La Chevrolière. À partir de fin août, elle accueillera 30 enfants dont au moins 18 enfants de salariés d'Armor. Un grand nombre de nos salariés sont jeunes et ont des enfants en bas âge. Nous voulons les aider à mieux conjuguer vie professionnelle et vie familiale. À noter que cette crèche créera sept à onze emplois.

Armor
(Nantes)
P-dg : Hubert de Boisredon 2.000 salariés CA 2014 : 224 M€ 02 40 38 40 00 armor-group.com

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