Le Poly'lev est né à la suite de demandes récurrentes de clients de l'entreprise MZR (20 salariés, 1,6 million d'euros de chiffre d'affaires) qui ne voulaient ou ne pouvaient pas installer un portique de levage. Une solution qui exige une mise en oeuvre lourde. Frédéric Mazoyer, le dirigeant de cette entreprise spécialisée dans la mécanique, la soudure, et la fabrication de machines spéciales, a alors envisagé une solution souple : un engin sur roulettes, alimenté par une batterie permettant de manutentionner des charges jusqu'à 400 kg. Le principe : l'opérateur, au centre de la machine, actionne un mécanisme de mouvements motorisés et déplace la machine. L'usage est idéal pour les travaux de cintrage ou la manipulation de portes et accessoires de fermetures en usine. « Nous développons l'outil en fonction des attentes des clients. On peut travailler en intérieur comme en extérieur, d'ailleurs Eiffage va en tester un sur un de ses chantiers », indique le chef d'entreprise.
Polyvalence
« Ça commence à interpeller les industriels. Certes il ne remplace pas un pont mais c'est très simple d'utilisation et polyvalent. On peut adapter toute une gamme d'outils à l'extrémité des bras de levage : un palonnier à ventouses, un aimant, un dispositif pour lever des sacs de ciment, etc. Il est même très efficace pour sortir des ordinateurs de leur carton. Un exercice qui s'avère pénible au troisième ou quatrième ordinateur sorti », témoigne Frédéric Mazoyer. À terme, il pourrait représenter 5 à 10 % du chiffre d'affaires de l'entreprise qui a pris soin de breveter ses travaux. Pour développer cet outil, l'entreprise s'est basée sur son savoir-faire. Le produit star de la gamme fabriquée par MZR reste la table basculante qui monte et baisse. Elle aussi est mobile sur roulettes et permet d'être déplacée facilement dans un atelier.
S'appuyer sur les retours clients
« L'outil est très personnalisé en fonction des besoins des clients, mais nous allons développer une base de moteur et de châssis et personnaliser autour. Ce sera quasiment du sur-mesure », prédit le dirigeant. D'ici quelque temps, le Poly'lev pourrait être équipé d'une roue motorisée. Mais Frédéric Mazoyer reste prudent sur le développement et préfère le « fiabiliser ». Il faut que les clients m'apportent leurs critiques. Grâce à une aide de Vendée expansion, le dirigeant a pu financer 80 % du coût du design du produit. Frédéric Mazoyer a voulu combiner une esthétique actuelle aux contraintes techniques ainsi qu'aux attentes des clients.
Made in France
Avec son Poly'lev, le dirigeant a remporté un prix au salon Préventica à Rennes, cet automne. « Certains sur le salon étaient vraiment étonnés qu'un outil pareil ait été conçu et fabriqué en Vendée. Je privilégie les partenaires et fournisseurs locaux. » Et ça marche. « Les clients acceptent de payer 200 ? de plus pour privilégier la proximité. Quatre ont déjà été vendus, quatre commandes sont en cours de chiffrage. « L'objectif est d'en vendre au moins un par mois à court terme. En 2017-2018, ce sera plutôt trois par mois », explique le dirigeant qui chiffre à 80.000 ? le coût du développement du Poly'lev.
