Michelin annonce la fermeture de l’usine de La Roche-sur-Yon fin 2020
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Michelin annonce la fermeture de l’usine de La Roche-sur-Yon fin 2020

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La direction de Michelin a annoncé, jeudi 10 octobre au matin, la fermeture de son site de La Roche-sur-Yon, d’ici à la fin d’année 2020. Une centaine de salariés étaient réunis toute la journée devant l’usine, afin de « ne pas se laisser faire ». Pour la Région Pays de la Loire, l’annonce de cette fermeture par le groupe auvergnat apparaît comme « un manque de respect ».

— Photo : Jéromine Doux - Le Journal des Entreprises

Après plusieurs semaines d’incertitude, le directeur du site Michelin de La Roche-sur-Yon, Olivier Furnon, a annoncé, ce jeudi 10 octobre, à 9 heures, que l’usine fermerait ses portes d’ici à la fin d’année 2020. La direction du groupe motive son choix par les « difficultés du marché des pneus poids lourd haut de gamme, tant en Europe qu’à l’export : marché européen attendu sans croissance, concurrence exacerbée, segment des marques d’entrée de gamme en progression constante. » Et les investissements consentis sur le site vendéen, spécialisé dans la fabrication de pneus pour les poids lourds, n’ont pas suffi, selon la direction du groupe auvergnat.

La production du site vendéen a été arrêtée le jour même et le sera également vendredi 11 octobre, mais les salariés sont appelés à reprendre le travail lundi 14 octobre. Un appel à la grève est lancé par le syndicat Sud. La CGT, n’a quant à elle, pas fait d’appel pour le moment. « Financièrement, je n’aurai pas le choix. Lundi, je serai obligé de venir pointer et je regarderai ma machine fixement », lance l’un des salariés.

619 personnes travaillent, à ce jour, sur ce site. Toute la journée de jeudi, ils étaient plus d’une centaine devant l’usine, réunis autour d’un feu où brûlaient des pneus Michelin. « On va se battre pour sauver les emplois », assure Anthony Guilloteau, délégué syndical CGT. Les syndicats se sont rapprochés d’un avocat pour se défendre. « Si la direction veut faire un plan social, ça sera un plan social hors norme. »

Plusieurs actions syndicales prévues

La CGT prévoit également plusieurs actions syndicales « pour faire en sorte que l’entreprise reste ouverte ». Un comité de lutte est en train de se mettre en place avec les délégués syndicaux. Selon eux, la direction a annoncé une fermeture fin 2020, « pour inciter les gens à partir, à chercher un emploi ailleurs. Moins on sera nombreux au moment de la fermeture, mieux ce sera pour eux. »

Les salariés attendaient depuis plusieurs semaines la réaction de la direction, après la publication d’un diagnostic révélant la nette dégradation de la compétitivité du site. Dans une lettre adressée au syndicat Sud, le 23 septembre, le président de Michelin, Florent Menegaux, confirmait déjà les craintes des salariés.

« Un manque de respect » pour les élus locaux

De nombreux élus locaux ont réagi à cette annonce. La présidente de Région, Christelle Morançais, et Bruno Retailleau, conseiller régional et sénateur de Vendée, « déplor [ent] les méthodes du groupe Michelin, qui traduisent un manque de respect des salariés, qui ont fait des efforts considérables pour améliorer la compétitivité de leur usine, et dont la proposition de lancer une étude pour redimensionner ou diversifier l’activité du site n’a même pas été entendue par la direction. Et un manque de respect des élus, car cette annonce a été faite avant même que ne se déroule la rencontre que nous avions organisée cet après-midi (10 octobre, NDLR) avec le président de l’entreprise, Florent Menegaux. »

Dans un communiqué, les élus régionaux assurent qu’ils vont « demander des comptes au président de Michelin et exiger, au-delà même des obligations légales, qu’il prenne toutes les mesures pour assurer l’avenir des salariés vendéens et du site de La Roche-sur-Yon. »

Pour la préfecture de Vendée, cette nouvelle est « un choc économique, social et humain ». Elle ajoute que « face aux conséquences de cette décision, l’État veillera à ce que le groupe Michelin respecte toutes les obligations légales et réglementaires qui s’imposent à lui et sera particulièrement attentif à l’élaboration du plan de sauvegarde de l’emploi ».

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