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Manufacture Française du Cycle : L'ETI se lance chez les pros avec la marque Sunn
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Manufacture Française du Cycle : L'ETI se lance chez les pros avec la marque Sunn

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La Manufacture Française du Cycle relance la marque Sunn, rachetée il y a trois ans. Objectif pour le premier fabricant de vélo de France installé à Machecoul : intégrer les réseaux de spécialistes pour être un peu moins dépendant de la grande distribution.

— Photo : Le Journal des Entreprises

L'ETI de Machecoul aurait pu continuer sa route en maillot jaune, continuant de vendre plus de 350.000 vélos par an et conservant sa place de premier fabricant de vélo de France. Mais la Manufacture Française du Cycle (MFC), rachetée par Intersport il y a trois ans, a préféré se lancer un nouveau défi. Celui de relancer une marque bien connue des compétiteurs et des professionnels. Sunn, leader du marché dans les années 1990, était en effet incontournable pour tous les passionnés de deux-roues, qu'ils fassent du BMX, de l'enduro ou autres compétitions.

Sponsoriser des champions du monde

Pour relancer la marque rachetée il y a trois ans, la Manufacture Française du Cycle sponsorise de potentiels champions du monde, tels qu'Isabeau Courdurier, vice-championne du monde aux Enduro World Series, ainsi que toute une équipe BMX dont certains membres de l'équipe de France. Le sponsoring de pros, c'est ce qui avait fait l'identité de la marque Sunn. Elle avait remporté plus de 80 titres de champion du monde, un record mondial. « Les équipes sont là pour crédibiliser notre positionnement », explique Yves Salaün, le directeur du site. C'est ainsi que l'ETI présente une gamme de 30 vélos destinés aux magasins professionnels. En 2015, au lancement de la marque, il en avait vendu 500. Dix fois plus un an plus tard. « On voulait se lancer dans quelque chose de différent qui nous donne une autre identité. Et cette identité, on va la construire posément », précise Yves Salaün. En 2018, il compte proposer une gamme de vélos de course. En tout, Il espère vendre 20 000 vélos pour les pros d'ici cinq ou six ans. En France mais aussi à l'export.

En route vers l'export

Pour cela, il est en train de prendre des contacts avec les pays limitrophes tels que l'Espagne, mais aussi le Royaume-Uni, l'Allemagne et la Belgique. Car en France, le marché des vélos est stable. Il s'en vend entre 2,9 et 3,1 millions par an, selon la météo. Les réseaux de spécialistes ne captent que 25 % du marché mais réalisent 50 % de la valeur. « Il fallait qu'on aille sur ce marché de niche pour la pérennité de l'entreprise », explique Yves Salaün. Tout est conçu et assemblé dans les 35 000 m² d'ateliers de la Manufacture Française du Cycle, à Machecoul. C'est elle aussi elle qui distribue les vélos. Et c'est là qu'est le secret de sa renaissance il y a trois ans, quand Intersport la rachète alors qu'elle est au bord du redressement judiciaire. Elle a, depuis, triplé sa production. Ses clients - Leclerc, Cora, Système U, Carrefour, Go Sport et bien sûr Intersport - n'ont donc pas besoin de stocker les vélos, c'est MFC qui assure le réassort et la logistique. Et c'est ce qui la rend compétitive par rapport aux fabricants d'Europe de l'Est. C'est ce qui explique qu'elle remporte chaque année les appels d'offres de la grande distribution. En 2016, l'entreprise qui emploie 340 salariés, a clôturé son chiffre d'affaires à 66 millions d'euros, soit 23 % de plus qu'en 2015.

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