Pendant le confinement du mois de mars, le groupe Manitou (4 400 salariés, 1,6 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2020), leader mondial du matériel de manutention, a produit les premières nacelles tout-terrain 100 % électriques qui lui avaient été commandées avant la crise pour l’Europe du Nord. L’entreprise d’Ancenis a en effet développé en 2020 l’électrification de ses produits historiques, les nacelles, produites dans son usine de Candé, dans le Maine-et-Loire.
Une offre électrique complète d’ici 2025
L’ambition du groupe est de proposer une offre électrique complète d’ici 2025 pour l’ensemble de ses gammes. " Les engins électriques ciblent une clientèle de plus en plus large. Dans le monde agricole, les agriculteurs se lancent dans la méthanisation et sont demandeurs. C’est également vrai pour l’industrie et la construction. Les métropoles s’inscrivent aussi dans cette trajectoire bas carbone, avec l’interdiction des moteurs diesel en centre-ville ou encore les JO 2024 de Paris qui visent la neutralité carbone ", indique Julien Waechter, vice-président Recherche et innovation de Manitou Group. Pour répondre à cette évolution, Manitou Group accélère sa transition énergétique dans le cadre de sa feuille de route " New Horizons 2025 ", dont un axe porte sur le pilotage de la transition écologique vers un modèle économique durable. Ce plan prévoit notamment d’innover avec des produits et services à faible émission de carbone par le recours aux technologies électriques et hydrogène.
Trois ans pour tester une gamme hydrogène vert
C’est aujourd’hui dans l’exploration de la technologie hydrogène que s’engage le groupe Manitou, avec le soutien du fond de modernisation automobile. Un des projets lauréats du Plan de relance porte sur l’évaluation sur trois ans de la viabilité technique, mais aussi économique, d’une gamme de chariots télescopiques fonctionnant à l’hydrogène vert. " La technologie hydrogène arrive à maturité et nous sommes confiants sur la possibilité de l’intégrer dans nos produits. Mais il faut également valider l’écosystème complet. Cela inclut aussi bien l’approvisionnement en hydrogène, qui doit être vert pour décarboner le cycle complet de l’énergie, que le TCO (NDLR : coût de possession) comprenant le coût de la machine, de son utilisation, de sa revente, etc. Il est impératif que nous restions compétitifs au regard du TCO ", souligne Julien Waechter. Manitou Group est actuellement engagé, aux côtés de l’entreprise de TP Charier et de la société Lhyfe qui produit de l’hydrogène vert à partir des éoliennes de Bouin en Vendée, dans le projet pilote du chantier du Port de la Turballe qui fait appel à des engins hydrogène." Si ce projet aboutit, nous développerons une offre hydrogène, en complément de l’offre électrique classique. Notre objectif est d’être prêt quand le marché sera mature", indique Julien Waechter. Ce projet d’innovation s’inscrit dans une enveloppe globale de 460 millions d’euros d’investissement d’ici 2025.
