Vendée
Ma Compagnie Immobilière : "Pour aider les Ukrainiens, nous souhaitions agir, même à notre petite échelle"
Vendée # Transport # International

Ma Compagnie Immobilière : "Pour aider les Ukrainiens, nous souhaitions agir, même à notre petite échelle"

S'abonner

Parce qu’il ne pouvait demeurer passif face au drame vécu par les Ukrainiens fuyant les combats pour gagner la Pologne, le chef d’entreprise vendéen Fabrice Abraham, dirigeant de Ma Compagnie Immobilière, aux Herbiers, a lancé une collecte de vêtements et autres effets qui leur seront affrétés. Son entreprise d’immobilier et ses collaborateurs sont impliqués dans cette démarche que des confrères relaient.

Fabrice Abraham : "Beaucoup de confrères m’ont appelé pour soutenir notre action." — Photo : Ma Compagnie Immobilière

Vous avez lancé, lundi 28 février, une action de collecte de vêtements chauds et autres effets à destination des réfugiés ukrainiens, est-ce une démarche personnelle ou celle d’un dirigeant ?

Je souhaitais agir, même à notre petite échelle. Nous le faisons avec les moyens de l’entreprise, mais c’est une action non marchande, vraiment. Elle n’a pour objectif que d’aider des femmes et des enfants en grande difficulté.

Cette entreprise, c’est Ma Compagnie Immobilière, dont le siège est basé aux Herbiers en Vendée. Quel est votre parcours ?

J’ai développé pendant vingt-cinq ans le réseau immobilier Century 21, j’ai également été dirigeant et mandataire social de Guy Hocquet pour le compte de mon actionnaire NextCity. Voici trois ans, j’ai fondé aux Herbiers Ma Compagnie Immobilière dont je suis le directeur général et l’actionnaire avec mon épouse. Outre une agence immobilière traditionnelle dans cette ville, nous avons ouvert des succursales à Montélimar (Drôme), Fontainebleau (Seine-et-Marne) et Basse-Goulaine près de Nantes, et nous avons développé un réseau de 92 agents-mandataires répartis dans toute la France.

"Il y avait comme un trou dans la raquette concernant les vêtements chauds"

Comment cette démarche humanitaire a-t-elle débuté ?

Initialement, nous avions pour projet de nous rapprocher d’associations comme la Croix Rouge polonaise. Nous nous sommes rendu compte qu’elles étaient débordées, qu’elles ne disposaient plus de lieu de stockage… Ces associations font vraiment leur travail sur le plan de l’hébergement et de l’alimentaire. Toutefois, il y avait comme un trou dans la raquette concernant les vêtements chauds, les couvertures, les sacs de couchage. Nous nous sommes dit que nous n’allions pas encombrer ces associations en leur envoyant des effets, mais affréter un ou plusieurs camions en direction de la ville de Zamosc en Pologne avec laquelle nous sommes en contact. Située à 30 km de la frontière ukrainienne, elle est noyée, recevant énormément de réfugiés.

Pour quelle raison avoir choisi cette ville en particulier ?

À Montélimar, nous développons une activité de construction de maisons à ossature bois. Elles sont construites par une équipe de Polonais que nous connaissons depuis des années. Certains habitent cette ville, ils sont en première ligne pour accueillir des réfugiés. Ils nous ont alertés sur les conditions de vie actuelles à Zamosc. Nous ne pouvions demeurer insensibles. J’ai bien conscience que nous n’allons pas changer la face du monde, mais les réfugiés de cette ville auront plus chaud avec nous que sans nous.

"Ma Compagnie Immobilière a dégagé un budget spécifique de 10 000 -15 000 euros pour cette action"

Votre action consiste-t-elle uniquement à collecter des vêtements ?

D’une part des vêtements chauds pour les femmes et les enfants, les hommes ne pouvant franchir la frontière ukrainienne. Nous rassemblons également des couvertures, des plaids, des sacs de couchage, des lingettes, des couches et des petits pots pour bébé.

Quels sont les premiers retours que vous avez reçus ?

Je ne comptabilise pas, mais je pense que c’est aux alentours d’une centaine de personnes qui poussent chaque jour la porte de l’agence des Herbiers et d’autres points relais. Beaucoup de confrères m’ont appelé pour soutenir notre action, comme le groupe Mercure à Nantes qui, spontanément, s’est organisé comme un point de collecte.

Les vêtements et autres effets sont stockés dans une salle dédiée de l’agence aux Herbiers — Photo : Ma Compagnie Immobilière

Pensez-vous que plusieurs camions seront nécessaires pour affréter tous ces effets ?

Pour l’instant, nous stockons énormément. Nous avons une pièce dédiée à l’agence qui se remplit très vite et un client nous a mis à disposition un entrepôt de 2 000 m². Je pense effectivement que plusieurs 38 tonnes seront nécessaires.

Qui prendra en charge l’acheminement ?

Ma Compagnie Immobilière a dégagé un budget spécifique de 10 000 à 15 000 euros pour cette action. L’affrètement d’un seul camion se chiffre entre 3 000 et 4 000 euros. Si un transporteur nous aide, soit en nous faisant cet affrètement à prix coûtant, soit, sait-on jamais, en le prenant en charge, nous ne réduirions pas notre budget. Il serait orienté vers l’achat de vêtements chauds et de couvertures.

Avez-vous déjà été contacté ?

Pas encore. Il y a beaucoup de grands transporteurs autour de chez nous, j’espère qu’ils vont se manifester.

Quand souhaitez-vous que ces camions acheminent votre collecte en Pologne ?

Nous devons donner un créneau au transporteur pour qu’il s’organise, donc nous programmons le transport entre le 2 et le 20 mars, ce qui nous fait vingt jours pour collecter un maximum de vêtements. C’est à la fois peu, mais c’est aussi long pour les familles de réfugiés.

Vendée # Transport # Immobilier # International
Fiche entreprise
Retrouvez toutes les informations sur l’entreprise MA COMPAGNIE IMMOBILIERE