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L'usine nantaise de Mecachrome suspendue aux décisions d'Airbus
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L'usine nantaise de Mecachrome suspendue aux décisions d'Airbus

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L’usine Mecachrome Atlantique de Sainte-Luce-sur-Loire subit les turbulences de son principal donneur d’ordres, Airbus. 74 emplois sont menacés. La direction cherche des « solutions ».

— Photo : Cyril Raineau-JDE

L’attente est faite de sueurs froides sous le toit de Mecachrome Atlantique, à Sainte-Luce-sur-Loire (44). Airbus, son principal donneur d’ordres, pourrait rapatrier une partie de la production du sous-traitant aéronautique. 74 salariés sur 160 sont concernés et pourraient perdre leur poste. Airbus devrait manifester ses réelles intentions début septembre.

La pandémie mondiale du Covid-19 a donné un énorme coup de massue au trafic aérien. Conséquence directe, l’activité du secteur aéronautique, jusqu’alors florissante, devient moribonde. Fragilisé, Airbus annonce des restructurations. Et derrière, toute la chaîne de sous-traitants se retrouve en difficulté.

Le groupe Mecachrome (2 800 salariés dans le monde dont 1 850 en France avec huit usines, 380 M€ de CA en 2019) et sa filiale Mecachrome Atlantique sont ainsi touchés. « Notre activité est dépendante à plus de 80 % du groupe Airbus et de sa filiale Stelia », explique Laurie Douaud, qui dirige depuis janvier le site nantais. Le reste du chiffre d’affaires est réalisé auprès de Dassault Aviation et d’autres entités de Mecachrome. L’usine nantaise produit des pièces d’aérostructure, « c’est-à-dire destinées principalement aux caissons des avions montés sur le site d’Airbus Bouguenais. » Placés sous le ventre des appareils, ces caissons, pour schématiser, permettent de tenir les ailes des appareils.

« Rien n’est officiel à ce jour », déclare la directrice du site

En juin, Airbus informait de sa volonté de rapatrier dans ses locaux de Bouguenais une partie de l’activité qu’il sous-traitait jusqu’alors à Mecachrome. 74 salariés travaillent directement pour cette activité et voient donc leur emploi menacé. « Aujourd’hui, rien n’est officiel, précise Laurie Douaud. Nous sommes en attente d’informations de la part de notre client qui devrait revenir vers nous dans les prochains jours. Il reste différentes options : ce projet d’Airbus va-t-il s’engager à la rentrée ? Va-t-il être repoussé ou bien arrêté ? ».

Actuellement, la moitié des 160 salariés de l'usine est en chômage partiel. Cet été, le site a fermé non pas deux, mais trois semaines. En mai, « nous avons eu à peine 20 % d’activité et avons fermé deux semaines. » Depuis la crise, « nous avons perdu entre 50 et 70 % du chiffre d’affaires suivant les mois. » Pour, Laurie Douaud, il s’agit aujourd’hui « de trouver des solutions ». Pour que Mecachrome Atlantique ne subisse pas de crash trop violent.

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