Ligier investit 20 millions d'euros en Vendée et dans l'Allier pour déployer ses voitures sans permis
# Automobile # Réseaux d'accompagnement

Ligier investit 20 millions d'euros en Vendée et dans l'Allier pour déployer ses voitures sans permis

S'abonner

Ligier investit 20 millions d’euros sur ses deux sites d’Abrest (Allier) et de Boufféré (Vendée). Le constructeur de voitures sans permis va s’atteler à déployer une gamme de véhicules électriques destinés aux particuliers.

La voiture sans permis séduit de plus en plus les jeunes, une aubaine pour le constructeur Ligier — Photo : Ligier

L’aide de l’État de 3,4 millions d’euros, dans le cadre du plan de relance, donne un coup de boost aux ambitions du constructeur de véhicules sans permis Ligier. Le groupe de 413 salariés implanté à Abrest dans l’Allier où se situe son siège social (qui regroupe les deux tiers des effectifs) et à Boufféré en Vendée (qui accueille le tiers restant) investit 20 M€ sur trois ans sur ses deux sites. " Nous allons accélérer sur la vitesse et l’ampleur de nos projets ", résume le PDG François Ligier.

Ligier, qui vient tout juste de réorganiser son capital, projette de déployer une nouvelle offre de véhicules sans permis électrique d’ici deux ans. Leur autonomie se situerait autour de 100 km.

Une clientèle rajeunie

L’ETI produit jusqu’à présent des véhicules sans permis thermiques, la gamme Ligier à Abrest, la marque Microcar à Boufféré. Lesquels répondent à une réglementation européenne sur le poids et la taille et roulent à 45 km/h maximum. L’investissement programmé sur les trois prochaines années permettra, outre de moderniser les outils de production des deux usines existantes, de poursuivre un programme visant à accélérer la dépollution des moteurs thermiques.

Selon François Ligier, le marché de la voiture sans permis, qui représente environ 70 % de l’activité du groupe est en croissance. Certes, le chiffre d’affaires 2020 (143 M€) s’affiche en retrait par rapport à 2019 (157 M€), année où le constructeur a vendu 14 000 véhicules. Mais le recul est léger : l’ETI dont 60 % du chiffre d’affaires se fait à l’export, en Europe, a plutôt bien résisté à la crise. À ceci une raison principale : une forte transformation de la clientèle.

Celle-ci "est traditionnellement âgée et située en milieu rural, explique François Ligier. Elle est aussi constituée d’actifs qui n’ont pas de permis de conduire car il est pour certains trop compliqué à obtenir ou trop cher… Désormais, nous avons aussi une importante clientèle d’adolescents dont les parents n’imaginent pas de les mettre sur un deux-roues pour des questions de sécurité." Le quadricycle léger se démocratise à ce point chez les jeunes que près d’un modèle sur deux est vendu à un mineur. Un véhicule sans permis peut être conduit dès l’âge de 14 ans, sous réserve de l’obtention du permis AM (ex-BSR) pour les conducteurs nés après 1989.

Un nouveau concurrent

L’électrique, Ligier connaît pour produire en Vendée des véhicules dits utilitaires, avec ou sans permis, roulant avec cette énergie. Ce sont des petits engins sur trois ou quatre roues utilisés par des collectivités pour l’entretien d’espaces verts ou par les Postes de plusieurs pays (France, Belgique, Italie…) pour la distribution de courriers. Ces engins professionnels représentent un quart du chiffre d’affaires du groupe.

Dans ce contexte porteur, Ligier doit faire face à une nouvelle concurrence. Aixam, dont le siège social est basé en Savoie (environ 120 M€ de CA en 2019), est historiquement présent sur le secteur du sans permis. "A nous deux, nous représentons 90 % du marché européen, dont 47 % pour Ligier", fait savoir François Ligier. La donne pourrait évoluer : depuis mai 2020, Citroën s’est invité sur le marché, commercialisant Ami, une voiture sans permis, elle aussi électrique.

Allier Vendée # Automobile # Services # Réseaux d'accompagnement # Investissement
Fiche entreprise
Retrouvez toutes les informations sur l’entreprise LIGIER GROUP