Le créateur et fabricant de plaques funéraires Funépro basé à Luçon vit, selon son PDG et actionnaire principal Sylvestre Olgiati, "une étape majeure". La PME approchant les 12 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2021 déménage dans un nouveau site implanté à un kilomètre de l’actuel.
Ce transfert est la conséquence "d’une croissance continue depuis au moins 15 ans", explique le dirigeant, qui se traduit notamment par la hausse des effectifs, passés durant cette période de 42 à 130.
Ces dernières années, l’activité a connu un développement accéléré. Le papyboom a produit ses premiers effets voici 4 à 5 ans. Puis, le Covid a provoqué une surmortalité -de l’ordre de 10 % en 2020- qui n’est redescendue que de 1,7 % en 2021. "Celle-ci a entraîné davantage de visites aux cimetières, et même si nous ne savons pas précisément l’analyser, la moitié de nos produits sont achetés à l’occasion d’une sépulture, l’autre à l’issue de passages au cimetière."
L’évolution du chiffre d’affaires envisagée en 2022 varie entre 10 et 15 %. Un phénomène de décalage dans le temps : "La suractivité ayant entraîné l’allongement des délais de fabrication et de livraison, notre carnet de commandes a grossi."
Le recrutement, un enjeu essentiel pour conserver les savoir-faire
L’exiguïté des locaux qui ont plus de 50 ans, est devenue un frein au développement de l’entreprise. De fait, leur surface sera plus que doublée, passant de 3 600 m² à 7 600 m² couverts. La PME sera en mesure de produire 100 000 plaques funéraires supplémentaires chaque année (200 000 actuellement). Car au-delà du gain de place permettant d’installer davantage de postes de travail, le déménagement "sera l’occasion de bâtir un plan de production plus adapté, plus fluide."
Le budget engagé pour ce nouvel atelier et le matériel neuf se chiffre à plus de 3 millions d’euros, "l’investissement le plus important qu’a connu l’entreprise."
Une partie de l’activité y débutera "fin juin ou début juillet", pour se renforcer au fil du temps. Le transfert complet s’étalera "en douceur" sur douze mois. Entre 25 et 30 recrutements sont envisagés, sur les métiers supports, d’encadrements et de production. Les embauches débutent en mai. Le recrutement constitue "l’un des plus grands enjeux à venir", assure Sylvestre Olgiati.
Car Funépro assoit sa singularité dans le paysage français de la plaque funéraire sur la conception "qui est l’essence de notre métier". Et le PDG d’expliquer en détail cette stratégie qui "est l’une des raisons pour lesquelles nous nous développons. Elle est basée sur la création. Nous ne sommes pas sur un marché de la demande, mais de l’offre. Quand un particulier ouvre la porte des pompes funèbres, il ne sait pas ce qu’il va trouver, à nous de nous différencier des produits surannés."
Les principaux concurrents : les fleuristes
"Il faut proposer de nouvelle tendances, de nouveaux modes d’expression du souvenir et de l’hommage funéraire, appuie Sylvestre Olgiati, pour que les familles puissent exprimer leur émotion avec des produits dans l’air du temps. Nous sommes aussi un fabricant français dans un marché dévasté par l’importation depuis 15 ans." Ainsi, Funépro a maintenu tous les savoir-faire de production, maîtrisant l’ensemble des étapes de fabrication des plaques funéraires, en travaillant essentiellement le granit (mais aussi du verre, de la céramique…). Cinq collaborateurs sont rattachés au service création, 70 œuvrent à la production.
Présent sur l’ensemble de la France et la Belgique francophone, Funépro a pour principaux clients, à 85 %, les pompes funèbres et marbriers. Selon Sylvestre Olgiati, ses premiers concurrents sont… les fleuristes. "Les familles achètent en premier lieu les fleurs, qui correspondent à 90 % des souvenirs funéraires, les 10 % restants étant les plaques et produits associés." Et l’un des moyens de faire sa place face à ces fleuristes est de se renouveler en présentant des nouveautés chaque année.
