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L'ex-site Michelin de La Roche-sur-Yon poursuit sa mue en pôle dédié aux nouvelles énergies
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L'ex-site Michelin de La Roche-sur-Yon poursuit sa mue en pôle dédié aux nouvelles énergies

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Après la station multi-énergies vertes unique en France alimentée en partie par le nantais Lhyfe, la jeune entreprise E-Néo de retrofit investira le site fermé par le géant du pneumatique Michelin en 2020. Le lieu deviendra à terme un écosystème tourné vers l’innovation et l’énergie que le ministre de l’Économie, en visite sur place jeudi 3 février, érige en exemple de réindustrialisation.

Bruno le Maire, ministre de l’Économie, en visite sur le site Michelin à La Roche-sur-Yon, jeudi 3 février, l’assure : "Ce sera ici un modèle de transition industrielle réussie." — Photo : Cyril Raineau

Le ministre de l’Économie a accompagné chacun de ses pas de propos louangeurs qui contrastent avec le coup de massue subi par les élus locaux lorsque Michelin avait annoncé la fermeture des lieux en octobre 2019. Bruno Le Maire visitait, jeudi 3 février, l’ancienne usine du géant du pneumatique à La Roche-sur-Yon, dont la production a cessé au printemps 2020. Depuis, une nouvelle vie s’y dessine dont tous les contours ne sont pas encore totalement définis. "Ici, on recréera de l’emploi, ce sera un modèle de transition industrielle réussie", souligne le ministre.

Combler le vide avec de nouvelles entreprises, "ce n’était à l’époque pas le sujet", balaie le maire et président de la Roche-sur-Yon Agglomération Luc Bouard. "Ce que je voulais, poursuit l’élu, c’était donner une orientation basée sur l’innovation". Le choix s’est porté sur la thématique de l’énergie verte et des mobilités. Avec la volonté que "l’écosystème qui se créera puisse accompagner les entreprises qui souhaitent tester leurs nouveaux systèmes." Et Laurent Feuillet, directeur de la redynamisation des lieux, d'ajouter : "Il s’agit de faire en sorte que les uns et les autres s’enrichissent mutuellement." Outre des start-up, l’ex-usine Michelin abritera des activités industrielles, de formation et des bureaux dédiés à la R & D.

Naoden et E-Néro intégrées au projet

Le projet, déjà présenté et acté par une lettre d’intention le 8 mars 2021 entre les élus vendéens et le groupe de pneumatique, commence à prendre vie. Alors que la dépollution est en cours, une étape indispensable va se concrétiser avant l’été : la création d’une SAS réunissant acteurs publics et privés chargés de piloter la reconversion. Puis, la réhabilitation des bâtiments interviendra, pour laquelle la start-up nantaise Naoden est déjà sollicitée pour la fourniture d’énergie.

Une première concrétisation de la revitalisation de ce site de 20 hectares (dont 6,5 hectares de bâtiment) est déjà visible et se situe à l’extérieur. La station multi-énergies déployée par le Sydev (syndicat départemental d’énergie) et Vendée Énergie (société d’économie mixte de distribution d’énergies renouvelables) est opérationnelle depuis novembre 2021. Elle est unique en France, non seulement car elle distribue en un seul lieu trois énergies vertes (électricité, hydrogène et biogaz), mais aussi car celles-ci sont produites localement. Lhyfe, producteur d’hydrogène vert depuis Bouin en Vendée, est du reste le fournisseur de l’hydrogène décarboné. "La France va être un champion mondial de l’hydrogène vert", rebondit Bruno Le Maire qui se félicite de l’émergence de cette société nantaise. Et de rappeler les 7 milliards d’euros que l’État investit dans la filière.

La station multi-énergies à l’entrée de Michelin est opérationnelle depuis novembre 2021 — Photo : Cyril Raineau

Autre acteur annoncé sur le site Michelin, E-Néo. Cette société vendéenne fondée début 2019 développe une solution de transformation des poids lourds thermiques en électrique et hydrogène. "C’est moins cher, moins polluant, plus efficace, c’est une idée géniale", s'enthousiasme le ministre de l'Économie. E-Néo devrait intégrer fin 2022 les lieux pour y lancer l’industrialisation de son process en 2023.

"Des exemples de la reconquête industrielle"

Si la RATP se dit intéressée pour installer à La Roche-sur-Yon un module de R & D, rien ne filtre, à ce jour, sur le nom d’autres acteurs susceptibles de s’implanter. Qu’à cela ne tienne pour Bruno Le Maire, conquis par l’esprit du projet de reconversion et les volontés qui l’accompagnent : "La France doit augmenter sa production industrielle et pour y parvenir, il faut investir massivement dans les technologies d’avenir. L’hydrogène vert avec Lhyfe, le retrofit avec E-Néo sont des exemples de la reconquête industrielle qu’il faut amorcer. Je le répète, la France est une grande nation industrielle, et si on suit la voie tracée ici, nous allons y arriver."

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