Entre la restructuration de la dette et une réduction d’effectif portant sur une quinzaine de postes, les derniers mois n’auront pas été de tout repos pour L’Étude Immobilière. Yves Gillet, le PDG, s’est même résolu à fermer cet été une première agence en région parisienne. Une « erreur de casting » assumée par le dirigeant nantais : « C’était l’agence la plus coûteuse du groupe, elle était mal positionnée et sortait complètement de nos schémas de rentabilité. Je suis coupable sur ce coup-là d’avoir eu des prétentions trop élevées », commente-t-il. Reste que sur un an, L’Étude Immobilière a ouvert trois agences et inaugurera en octobre sa dix-neuvième entité, située dans le Ruban Bleu, à Saint-Nazaire. Le chiffre d’affaires 2009 baisse néanmoins de 15 % par rapport à l’an passé. « Ce n’est pas suffisant, mais ce n’est pas trop mal quand on sait que la profession est en retrait de 40 % et que les réseaux traditionnels perdent leurs points de vente par centaines », indique Yves Gillet qui « continue d’avancer » en se lançant en octobre dans la franchise.
« Modèle Leclerc »
Des indépendants peuvent ainsi bénéficier de la marque, d’un concept innovant (forfait plutôt qu’une rémunération à la commission, refus du mandat exclusif, etc.) ainsi que des méthodes d’une entreprise certifiée Iso 9001. Un process de plus en plus porté par une plate-forme internet et intranet ayant récemment nécessité 350 000 € d’investissements.
Yves Gillet entend aussi bouleverser le rapport pyramidal traditionnellement appliqué dans les réseaux de franchises de sa profession. « On est très collé au modèle Leclerc avec un principe de franchisé adhérent. Nous abolissons les droits d’entrée et les royalties, ce qui constitue une révolution dans l’immobilier », explique-t-il. Concrètement, les franchisés, passée une période d’essai, s’associeront, par des prises de participations simples ou croisées, avec les directions régionales de L’Étude Immobilière, qui font office de tête de réseau de proximité. S’ils ne sont pas ponctionnés sur le chiffre d’affaires, les franchisés s’acquittent de frais de formations obligatoires et d’une redevance mensuelle au siège (location de la plate-forme informatique). Une prestation de location pure (sans aucune prise de participation) est également proposée aux consultants indépendants. Avec une promesse : « Si le franchisé réalise une vente par mois et par collaborateur, son entreprise est rentable », assure Yves Gillet.
Objectif : 100 franchises adhérentes
Outre l’activité de transactions immobilières, les franchisés peuvent bénéficier du même modèle pour le courtage en financement (L’Étude Financière) et l’immobilier neuf (L’Étude Patrimoine). En attendant le lancement d’activités de courtage en travaux (L’Étude Travaux), programmé en 2010. La première franchise ouvre en octobre à Lyon. D’autres doivent suivre dans les prochains mois à Ancenis, Pornic, Nort-sur-Erdre et en Normandie, où L’Étude Immobilière créera en 2010 une direction régionale. Au total, avec ce modèle plus souple et financièrement moins lourd à porter que le déploiement d’agences propres, L’Étude Immobilière compte ériger d’ici à la fin 2010 un réseau regroupant une centaine d’adhérents franchisés.
