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L’Etat envisagerait une nationalisation temporaire des chantiers STX de Saint-Nazaire
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L’Etat envisagerait une nationalisation temporaire des chantiers STX de Saint-Nazaire

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Alors que Fincantieri n'a toujours pas signé le rachat des chantiers navals de Saint-Nazaire avec le tribunal de commerce de Séoul, le gouvernement serait en train de préparer un plan B pour nationaliser de manière transitoire les chantiers. Il s'était promis de conclure la vente de STX France avant la passation de pouvoir.

— Photo : Le Journal des Entreprises

« Le projet consisterait à nationaliser transitoirement le site historique où travaillent plus de 7 000 salariés et sous-traitants. Après être monté à 100 % du capital, l’Etat revendrait rapidement une majorité des titres à des investisseurs jugés plus satisfaisants que Fincantieri », croient savoir nos confrères du journal Le Monde. Deux candidats auraient fait acte de candidature : les armateurs MSC et Royal ­Caribbean, les grands clients des chantiers.

Conclure la vente avant la passation de pouvoir

Un plan B que préparait l'Etat depuis quelques semaines. Car le temps presse. Le secrétaire d'Etat à l'industrie Christophe Sirugue avait promis de conclure ce dossier avant la passation de pouvoir. Or, le tribunal coréen n’a toujours pas signé la convention de cession au constructeur italien Fincantieri. Ce dernier chercherait, en fait, à négocier encore à la baisse le rachat de la filiale française de STX Offshore & Building. « Depuis la prise en charge du dossier en janvier, il y a eu trois changements de juge au tribunal coréen », rapporte le syndicat CFDT, qui a rencontré la semaine dernière les responsables du dossier à Bercy.

Toujours pas d'accord avec Fincantieri

Du côté de Paris, les négociations n'avancent pas. Un compromis aurait bien été trouvé pour que le constructeur transalpin, détenu à 72% par le gouvernement italien, reste minoritaire au capital. Mais qui complètera le pacte d’actionnaires ? S’il semble acquis que les croisiéristes MSC et Royal Caribbean ainsi que le Français DCNS entreraient aussi au capital, qu’en est-il de ce mystérieux fonds d’investissement italien qui pourrait aussi s’inviter dans la partie ?

« Pas une option acceptable »

« Sa présence envisagée ne constitue pas une option acceptable pour l’avenir de STX France », a commenté Bruno Retailleau, président du Conseil régional des Pays de la Loire, dans un communiqué. L'élu réitère sa volonté d’entrer au capital de STX France avec l’Etat et quelques industriels ligériens, « pour sortir de cette impasse, le temps d’organiser un nouveau tour de table qui garantisse les intérêts stratégiques français ».

Une poignée de sous-traitants "prêts à y aller"

Quelques industriels sous-traitants seraient en effet prêts à s’engager. C’est le cas de Bruno Hug de Larauze. Le P-dg du groupe logistique Idéa, le fera « si nécessaire et si la partie majoritaire, que ce soit l'État ou Fincantieri, est d'accord. Je veux leur dire que s'il y a un problème, on existe », expliquait-il dans nos colonnes. Avec une poignée d’autres acteurs, ils formeraient une association industrielle des sous-traitants. « On se dit que c'est une pépite qu'on ne peut pas laisser mourir », commente l'ancien président de la CCI Pays de la Loire. Si le montant de l'investissement n'a pas été dévoilé, il resterait de toute façon minime. « On serait vraiment des toutes petites souris, le porte-bagages sur le vélo. On ne serait pas déterminants mais plutôt dans une logique d'appui », précise Bruno Hug de Larauze.

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