En lisière de la N137 qui relie Nantes à Rennes, grues et pelleteuses s’affairent encore. C’est ici, à Derval, dans le nord rural de la Loire-Atlantique, que les Transports Malgogne font construire un nouveau site de stockage de 9 000 m² dispatchés entre trois cellules plus des locaux sociaux et techniques. Il s’agit de son sixième site et son troisième dans le département, après celui de Sainte-Luce-sur-Loire et son siège à Châteaubriant.
"Nous accompagnons Tetrapak, pour qui nous travaillons depuis 20 ans, dans l’externalisation de leur stockage et de leur logistique. Car ils développent leur production dans le Castelbriantais (100 millions d’euros d’investissement pour des bouchons attachés à l’emballage d’ici 2024, NDLR)", explique Olivier Malgogne, 39 ans, directeur général des Transports Malgogne qu’il dirige avec son frère David depuis 2021. Ce nouveau site de stockage doit ouvrir en septembre 2023 pour un investissement de 9,5 millions d’euros.
Environ 80 % de l’activité de l’entreprise provient aujourd’hui des transports et le reste de la logistique. "C’est pour moitié du transport général et pour moitié du frigorifique. Nous ne sommes pas dépendants d’un seul secteur, nous avons une diversité de clients très importante, précise Olivier Malgogne, même si nous sommes plutôt tournés vers l’agroalimentaire qui tourne beaucoup même dans des périodes comme celle du Covid-19. Nous travaillons avec différentes enseignes de l’agroalimentaire." Les itinéraires se font de l’ouest de la France jusqu’à la Belgique, l’Allemagne, l’Autriche ou l’Italie. Avec trois agences intermédiaires à Dettwiller (Bas-Rhin) Maubeuge (Nord) et Feillens (Ain).
Renouvellement des conducteurs
La SAS, qui appartient à 100 % à la famille Malgogne, vient de franchir le cap des 50 millions d’euros de chiffre d’affaires : 54,5 millions d’euros précisément en 2022 contre 48,1 en 2021 (+12,1 %). Ce qui vient couronner dix ans de croissance régulière de son activité, avec un résultat net de +500 000 euros par an environ, en moyenne. En tout, les Transports Malgogne emploient aujourd’hui 389 salariés, dont plus de 300 chauffeurs qui conduisent près de 400 semi-remorques (tautliners, frigorifiques, fourgons, porte-engin et plateaux spécifiques).
"Nos difficultés récentes sont le renouvellement de la flotte, les prix du carburant, mais surtout le recrutement des conducteurs, constate Olivier Malgogne. Il y a un renouvellement important à opérer chez les conducteurs, dont beaucoup sont partis ou vont partir à la retraite." Un nouveau défi qui jalonne une longue histoire familiale qui est née en 1949 quand le grand-père Marcel Malgogne a fondé une entreprise individuelle. Il se spécialisera dans le transport de machines agricoles fabriquées par un établissement de Châteaubriant. L’autre activité historique du transporteur est aussi le transport général avec des "camions bâchés" qui roulent régulièrement vers le nord de la France, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas.
Le changement de dimension intervient dans les années 1980, sous l’égide du père Alain Malgogne : transformation en SARL puis en SAS et croissance d’activité soutenue. Les Transports Malgogne intègrent l’Association des transporteurs européens (Astre) en 1996 et rachètent un concurrent local, les Transports Juvin, en 1999. C’est donc avec à sa tête, une troisième génération des dirigeants que seront fêtés l’année prochaine ses 75 ans d’existence.
