La CPME44, le Medef44 et l’U2P44 ont décidé de se ranger derrière l’association Des Ailes pour l’Ouest afin de s’exprimer d’une seule voix au sujet de l’aménagement de l’aéroport de Nantes Atlantique. Après l’abandon du projet de transfert à Notre-Dame-des-Landes et à l’heure où le reflux épidémique laisse espérer un redécollage de l’économie et des avions, l’État a, en effet, lancé deux enquêtes publiques.
Deux enquêtes publiques en cours
La première porte sur le Plan de Prévention du Bruit dans l’Environnement qui définit les actions à mettre en œuvre localement pour réduire les nuisances sonores pour les habitants. Si les organisations patronales assurent être conscientes de la nécessité de préserver la tranquillité des riverains, elles souhaitent néanmoins que les solutions envisagées ne nuisent pas à l’attractivité de la plateforme aéroportuaire. Pour Patrick Cheppe, président du Medef44, les pistes sont à rechercher du côté de la conception des avions. "Les motorisations des avions sont de plus en plus écologiques et silencieuses. Nous comptons bien faire valoir ces arguments techniques dans l’étude en cours", assure-t-il.
Le principal point d’achoppement a trait à la seconde étude qui concerne le couvre-feu qu’un arrêté prévoit de mettre en place entre minuit et 6 heures du matin. Si le principe n’est pas remis en cause, les chefs d’entreprise s’inquiètent d’une dérogation qui subsiste pour les avions basés à Nantes et qui prévoit, qu’en cas de "force majeure", ceux-ci puissent rentrer à Nantes quelle que soit l’heure. Une interprétation restrictive de cette notion pourrait inciter les compagnies aériennes à baser leurs avions et les emplois qui vont avec (une vingtaine par avion) sur d’autres places aéroportuaires.
Un grand aéroport pour le Grand Ouest
Les organisations patronales incitent donc leurs adhérents à s’inviter dans le débat en participant en ligne aux deux enquêtes publiques, dédiées au plan de prévention du bruit et au couvre-feu.
Ils réitèrent, par ailleurs, leurs attentes en tant qu’entrepreneurs et citoyens d’un aéroport, non pas pour Nantes, mais pour le Grand Ouest, vecteur d’attractivité et de dynamisme pour la région. "Depuis deux ans, on nous mène en bateau, on nous roule dans la farine. Si nous ne disposons pas d’une infrastructure à la hauteur des enjeux, les entreprises iront s’installer ailleurs qu’à Nantes", avertit Jean-Luc Cadio, président de la CPME44.