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Les repreneurs de S20 Industries parient sur la relocalisation
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Les repreneurs de S20 Industries parient sur la relocalisation

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L’entrepreneur Olivier Kimmerling et la société de conseil Hutisa, ont repris le fabricant vendéen de petit électroménager S20 Industries en juillet dernier. Après avoir redémarré la production et déménagé, les associés misent sur le made in France et sur une offre globale pour remporter de nouveaux business.

— Photo : Jéromine Doux - JDE

Nichés au milieu d’un ensemble de bureaux, à proximité d’une bibliothèque et d’un cabinet d’expertise-comptable, les locaux de l’entreprise 20D, à la Roche-sur-Yon, n’ont plus rien à voir avec l’énorme bâtiment installé aux abords de l’aérodrome des Ajoncs qui accueillait la production de S20 Industries. Pourtant, 20D est bien l’héritier de S20, Fagor-Brandt et Esswein, qui a employé jusqu’à 2 800 salariés et signé les heures de gloire de l’électroménager à La Roche-sur-Yon, avant les dépôts de bilan successifs de ces trois entreprises. Cette rupture, c’est exactement ce que voulait Olivier Kimmerling, qui a repris 27 des 80 salariés de S20 Industries en juillet, à la barre du tribunal de commerce, et qui poursuit l’aventure du fabricant de petit électroménager sous le nom 20D. « Nous nous sommes empressés de déménager. Les anciens locaux de S20 Industries tombaient en désuétude et coûtaient près d’un million d’euros, rien qu’en entretien », indique le nouveau président, qui cherchait à reprendre une société après avoir dirigé Bimedia, éditeur de logiciels de gestion à La Roche-sur-Yon.

De la conception à la production

Pour relancer le fabricant de petit électroménager, Olivier Kimmerling s’est associé à la société Hutisa et principalement à son dirigeant, Sylvain Faure. Une association capitalistique stratégique car cette entreprise nantaise est spécialisée dans le « design to cost », une méthode qui cherche à optimiser les coûts de production, ce qui permet notamment de relocaliser la fabrication de produits en France. À la différence de S20 Industries, 20D est en mesure de proposer une offre globale à ses clients, allant « de la conception à la production » de petits matériels électroménagers. Car les repreneurs de S20 Industries sont convaincus que la relocalisation et le made in France ont de l’avenir. « Cela a une vraie valeur ajoutée. Tant sur le continent asiatique, où le made in France est préféré au made in China, que sur le continent nord-américain ou européen, assure Sylvain Faure. Cela nous permet aussi d’avoir un positionnement premium. »

Diversification dans le médical

La société de 27 salariés a conservé les clients avec qui S20 Industries travaillait : Béaba pour son mixeur, Malongo et sa machine à café, Natéosanté pour son purificateur d’air ainsi que les armoires séchantes pour vêtements professionnels. Et 20 D vient de signer un nouveau contrat avec Malongo pour relocaliser la production d’une autre machine à café, jusque-là fabriquée en Chine.

Car après le redémarrage de la production et le déménagement, les associés veulent aller vite. Grâce à son « offre globale », 20D envisage de se positionner sur le marché du médical. « C’est un secteur en croissance, très exigeant, dans lequel on a des compétences », assure Olivier Kimmerling qui table sur un chiffre d’affaires de 1,7 M€ pour les quatre mois de production de l’exercice 2019 et espère finir l’année 2020 avec un chiffre d’affaires de 6,5 M€. « Notre objectif sera ensuite de doubler ce chiffre dans les trois ans. »

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