La Vendée n'est pas franchement réputée pour ses montagnes enneigées. En revanche, ses capacités de production en matière de textile le sont. La preuve, Créasport, entreprise implantée aux Landes-Genusson dans le bocage vendéen, va équiper les moniteurs de ski nordique de l'Ecole du ski français (ESF), reconnaissables à leurs vestes et pantalons rouge. Huit salariés composent les équipes de cette PME qui a réalisé 450 000 euros de chiffre d'affaires en 2016 et devrait toucher les 500 000 euros en 2017.
Un énorme coup de chance
« Nous avons eu une chance incroyable, raconte Sylvie Decap, la gérante. Un commercial avait demandé un prototype, puis nous n'avons plus eu de nouvelles de lui pendant plusieurs mois, avant que le Syndicat national des moniteurs du ski français (qui pilote les ESF, NDLR) ne nous recontacte car il y avait une étiquette avec notre nom et notre numéro de téléphone sur la veste. On n'y croyait plus... »
Conception sur mesure
18 mois plus tard et deux séries de modifications techniques sur le patron de la veste faites, une commande de 50 tenues est passée. « Notre force c'est d'être capable de répondre à des commandes avec des cahiers des charges drastiques», précise la Sylvie Decap dont les clients sont des clubs de sport ou des entreprises qui veulent toutes des modèles très personnalisés. Sur la veste par exemple, les poches, leur taille ou encore les ouvertures ont été intégralement pensées et réalisées selon les besoins des moniteurs de ski nordique. « Le résultat final satisfait pleinement le référent pour le ski nordique », indique le syndicat qui attend prudemment de voir ce que donneront dans le temps les vestes made in Vendée.
Deux ans pour convaincre
L'ESF compte environ 17 000 moniteurs de ski dont à peine quelques centaines pour le ski nordique. La particularité du système de l'ESF fait que les moniteurs sont des travailleurs indépendants qui payent eux-mêmes leurs tenues et qui en changent « à peu près tous les deux ans », précise le syndicat. La tenue complète veste et pantalon coûte environ 500 euros aux moniteurs. « Nous changeons de design et de fournisseur tous les deux ans. Pour cet hiver, nous ne devrions pas refaire de commande à Créasport, mais ce pourrait être le cas l'an prochain », annonce-t-on au siège de l'ESF. Pour l'entreprise vendéenne, il ne reste donc plus qu'à espérer que ses efforts soient appréciés sur les pistes.
