Yves Jégo, créateur de l’association Pro France, qui promeut le label Origine France Garantie, s’est déplacé dans le bocage vendéen pour remettre à David Soulard, directeur général de Gautier, cette distinction. « Nous avons fait le choix de rester en France et en Vendée et de nous approvisionner également en France. La marque est porteuse aujourd’hui à l’étranger, témoigne David Soulard. C’est aussi une fierté pour les salariés d’être titulaires de ce label. » Gautier emploie aujourd’hui 900 salariés sur ses trois sites du Boupère, Chantonnay et Saint-Prouant et a réalisé 130 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2016.
Un label pour tous les produits
Le label Origine France Garantie est plus sévère que la mention made in France : entre 50 % et 100 % du prix de revient unitaire doit être français, il faut que le produit prenne ses caractéristiques essentielles en France et que 100 % de la production soit faite sur le territoire national. « C’est le seul label qui concerne absolument tous les produits. Nous nous sommes inspirés du Swiss made », rappelle l’ancien ministre Yves Jégo, qui a créé le label à la suite d’un rapport sur le fabriqué en France.
La mention made in France, purement déclarative et autocontrôlée, est jugée trop floue. « Le label est donné pour trois ans. Nous n’avons pas d’indicateurs réels de l’efficacité de cette marque, mais 90 % des entrepreneurs le renouvellent à l’issue de la période. Certains dirigeants nous ont fait part d’une augmentation des ventes de 3 à 7 % grâce au label. Mais c’est aléatoire et dépend aussi du marketing. »
Audit poussé
Après une phase d’audit, payé par l’entreprise demandeuse, réalisé par l’un des cinq cabinets mandaté par l’association, le label est délivré. S’ensuit le paiement d’une redevance annuelle à Pro France. « Nous avons payé moins de 10 000 euros, précise David Soulard. Les équipes étaient un peu réticentes initialement, car les procédures sont assez intrusives. Mais aujourd’hui, nous ne le regrettons pas. »
« Le prix de l’audit est fonction de la taille de l’entreprise. On peut aller de 600 euros pour un artisan à 30 000 euros pour Peugeot », compète Yves Jégo.
Expansion internationale
Après avoir ouvert un magasin à Tbilissi (Géorgie), la marque de meubles vendéenne devrait ouvrir, courant mai, un magasin à Vienne (Autriche), puis des magasins en Allemagne, à Berlin et à Hambourg. « Nous avons pour objectif d’atteindre 100 magasins en France d’ici à quatre-cinq ans et 200 dans le monde », prévoit David Soulard.
