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« Les lourdeurs administratives m’ont empêché de développer mon entreprise »
Témoignage Vendée # Commerce

« Les lourdeurs administratives m’ont empêché de développer mon entreprise »

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Virginie Raveleau dirige la jardinerie Villaverde des Sables d'Olonne. Pour moderniser son outil de travail, elle s'est lancée dans la construction de nouveaux locaux. Mais il a fallu attendre six ans pour que le dirigeante voit son projet éclore.

— Photo : Jéromine Doux

Il aura fallu six ans à Virginie Raveleau pour voir son projet sortir de terre. Six ans de démarches administratives, de fouilles, de recherche environnementales…

Des logements neufs à construire

Tout démarre en 2013. Virginie Raveleau, qui a hérité de la jardinerie de ses parents à Olonne-sur-Mer (Vendée) veut remettre à neuf les locaux de son enseigne Villaverde, qui datent d’une trentaine d’années. Celle qui emploie 30 salariés et réalise 4,2 M€ de CA décide alors de tout reconstruire, sur un terrain voisin d’environ 5 hectares. Sur cet espace agricole, jusqu’alors inoccupé, elle veut réaliser un établissement de 6000 m², avec des panneaux photovoltaïques et une isolation dans l’air du temps. Les anciens locaux seront rasés pour devenir un grand parking. Mais c’est là que les choses se compliquent.

« Lorsque nous avons voulu acheter le terrain, la Ville nous a indiqué que nous étions obligés de construire des logements à côté de notre commerce, comme l’impose le plan local d’urbanisme. » Virginie Raveleau et son mari partent donc à la recherche d’un promoteur pour réaliser des maisons individuelles à proximité de leur commerce. « Nous aurions pu construire ces logements seuls mais nous n'avions pas les compétences. Chacun son métier », lance la dirigeante.

Des fouilles archéologiques

Sur les quelques hectares de terrain qu’il leur reste, le couple s’attèle ensuite aux procédures environnementales. « Nous avons dû vérifier qu’il n’y avait pas d’animaux ou d’espèces protégées », détaille la responsable. Et alors que le couple pense enfin pouvoir démarrer les travaux, les procédures continuent.

« Le pompon, c’est quand nous avons appris que nous devions faire des fouilles archéologiques », raconte Virginie Raveleau. L’incompréhension gagne alors les entrepreneurs. « Si nous avions su que ça serait aussi long, nous n’aurions jamais entamé ces démarches. On ne bouscule pourtant pas le paysage économique. Cela fait trente ans que nous sommes installés ici, s’agace la dirigeante. Nous avons une jardinerie qui est une vraie passoire énergétique, nous voulons justement moderniser notre outil de travail. Pourquoi est-ce si compliqué ? »

Une question restée sans réponse. Pourtant, Virginie Raveleau est allé jusqu’à interroger Bruno Le Maire à ce sujet. En septembre dernier, le ministre de l’Economie était de passage à La Roche-sur-Yon pour échanger avec les patrons vendéens au sujet de la loi Pacte. Face aux problématiques administratives des dirigeants, il se voulait rassurant : « L’administration doit être au service des entreprises et pas l’inverse. »

Des ateliers pour se développer

Heureusement pour Virginie Raveleau, les difficultés semblent être derrière elle. La dirigeante espère désormais atteindre la croissance à laquelle elle renonce depuis des années, à cause de ses locaux vieillissants. « L’un de nos leviers de développement est la création d’ateliers pour nos clients. Dans la nouvelle jardinerie, nous allons installer un jardin pédagogique, une salle polyvalente et des ateliers d’art floral, par exemple. » Un vrai « lieu de vie et de balade », qui a vu le jour au printemps 2019.

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