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Les entreprises vendéennes commencent déjà à courtiser les salariés de l'usine Michelin de la Roche-sur-Yon
Vendée # Ressources humaines

Les entreprises vendéennes commencent déjà à courtiser les salariés de l'usine Michelin de la Roche-sur-Yon

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Une semaine seulement après l’annonce de la fermeture du site Michelin de La Roche-sur-Yon, la direction du fabricant de pneus recevait des centaines d’offres d’emploi émanant des entreprises voisines. Car les tensions de recrutements ne faiblissent pas en Vendée.

— Photo : Jéromine Doux - Le Journal des Entreprises

À peine une semaine après l’annonce de la fermeture de l’usine Michelin de La Roche-sur-Yon, prévue fin 2020, Jean-Paul Chiocchetti, directeur de Michelin France, annonçait déjà avoir reçu « plus de 300 offres d’emploi de la part des entreprises voisines. » Le fabricant de pneus annonçait à ce moment-là que le reclassement des 619 salariés était « la priorité » et qu’il voulait favoriser la mobilité interne de ses salariés. 100 postes sont notamment à pourvoir au sein de l’usine de Cholet. « Les recrutements y sont pour l’instant gelés afin de réserver ces emplois aux salariés de la Roche qui le souhaitent », précise le directeur France qui assure que les salariés vendéens « bénéficieront des mesures négociées avec les syndicats s’ils quittent Michelin avant la fermeture du site. » La moyenne d’âge du personnel est la plus basse de tous les sites. Seulement 13 % de l’effectif a 56 ans ou plus et peut bénéficier « des mesures d’âges », qui permettent un départ à la retraite anticipée.

Une proposition sans réponse

Mais si le reclassement des salariés a été annoncé comme étant une priorité, les propositions des sociétés voisines semblent pour l’instant rester sans réponse. « Nous recherchons 20 menuisiers et 20 stratifieurs pour le début d’année, indique la responsable des ressources humaines du chantier naval Privilège Marine, aux Sables d’Olonne. J’ai envoyé un e-mail à la direction de Michelin mais je n’ai pas eu de réponse. » Selon Olivier Furnon, directeur du site de La Roche-sur-Yon, « l’usine a en effet des contacts mais ne communique pas sur le sujet. » En cause : les négociations avec les syndicats, qui devraient se poursuivre jusqu’au « mois de février ». Des discussions qui gèleraient également le passage d’informations.

« Aucun salarié n’a été démarché »

« Nous avons lu les déclarations du directeur France dans la presse mais nous ne sommes au courant de rien, assure Anthony Guilloteau, délégué syndical CGT. À ma connaissance, aucun salarié n’a été démarché par une entreprise en recherche de personnel. » Selon le délégué syndical, personne n’aurait pour l’instant quitté son poste pour un autre. Car les salariés attendent aussi la fin des négociations et ne semblent pas prêts à partir sans connaître les compensations auxquelles ils auront droit.

Pour autant, l’impatience est grande du côté des entreprises vendéennes. Le groupe Beneteau n’a pas entamé de démarches auprès des salariés de Michelin mais prévoit de recruter 160 opérateurs de production pour sa filiale vendéenne SPBI. Pour répondre à ses besoins, le chantier naval Privilège Marine va jusqu’à recruter au Portugal ou à intégrer des salariés allemands du groupe Hanse, auquel il appartient, quand l’activité est un peu moins dense outre-rhin. Les groupes Cougnaud et Atlantic ont quant à eux noué un partenariat avec Pôle Emploi en Alsace pour pouvoir recruter. Des difficultés que confirme l’antenne régionale de Pôle Emploi : « Il y a toujours d’énormes tensions de recrutement en Vendée. »

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