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Les chantiers navals STX sont temporairement nationalisés
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Les chantiers navals STX sont temporairement nationalisés

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Faute d’avoir trouvé un accord avec le groupe italien Fincantieri avant le 30 juillet, date à laquelle prend fin son droit de préemption, l’Etat a décidé de nationaliser les chantiers navals de manière temporaire. Les discussions se poursuivent avec les Italiens.

— Photo : Amandine Dubiez-JDE

C’est une décision qui ne peut que satisfaire le maire de Saint-Nazaire et le président du conseil régional des Pays de la Loire. Le Ministre de l’Economie Bruno Le Maire a annoncé ce jeudi 27 juillet la nationalisation temporaire des chantiers de Saint-Nazaire afin de se laisser le temps de conclure un partenariat solide et pérenne avec l'Etat italien et le groupe Fincantieri, seul candidat à la reprise des chantiers navals de Saint-Nazaire STX. Les négociations avec Fincantieri ne sont donc pas encore terminées, loin de là. Le ministre a d'ailleurs rendez-vous le 1er août avec les Italiens. Objectif : trouver un accord pour la reprise des chantiers navals « dans les semaines qui viennent », selon Bruno Le Maire.

« Ce n’est pas la vocation de l’Etat de diriger les chantiers navals »

Car Bruno Le Maire l’a dit et répété en conférence de presse ce jeudi. Cette nationalisation est temporaire et devrait durer quelques semaines, jusqu’à ce que le gouvernement trouve un accord avec « ses amis italiens ». « Ce n’est pas la vocation de l’Etat de diriger les chantiers navals de Saint-Nazaire. Son rôle est de défendre les intérêts stratégiques de la France », a précisé le ministre de l’Economie. « L’objectif reste d’élaborer un partenariat industriel avec Fincantieri sous l’aspect civil et militaire », a-t-il ajouté. L’exercice du droit de préemption de l'Etat devrait coûter environ 80 millions d’euros, a-t-il également précisé, pour acquérir 100% des parts.

Pour le moment, Fincantieri est toujours opposé à la proposition française d’un partage du capital de STX France à 50-50 entre la France et l’Italie. « Nous leur avons proposé une voix prépondérante pour le président du conseil d’administration qui serait nommé par Fincantieri, ce qu’ils ont refusé », a précisé Bruno Le Maire.

L'ombre chinoise de Fincantieri

Ce que veut Fincantieri, c’est la majorité absolue, ce que le gouvernement français refuse, de peur de voir s’échapper le savoir-faire des chantiers navals en Chine où le groupe naval italien a une coentreprise avec un homologue chinois. « Saint-Nazaire est un site unique, le seul en France, avec des savoir-faire exceptionnels que nous devons défendre », justifie le ministre de l’Economie.

Une activité militaire pour des meilleures marges

Fincantieri resterait son seul interlocuteur, le seul qui a proposé une offre de reprise de STX France. Les discussions se poursuivront sur le partenariat civil mais aussi militaire. C'est ce dernier point qui rend le partenariat entre les deux pays si intéressant. A Saint-Nazaire, celui qui réalise un tiers de son chiffre d'affaires dans les navires militaires pourrait « développer une activité militaire en complément des paquebots, mais avec de meilleures marges », expliquait lors de sa venue à Saint Nazaire en mars dernier le P-dg de Fincantieri. Le groupe italien vient de décrocher des commandes militaires aux Etats-Unis, au Qatar et bien sûr en Italie.

Bruno Retailleau plaide pour une entrée au capital d'un pool d'entreprises ligériennes

Le pacte d’actionnaire proposé par le gouvernement prévoit une entrée de Naval Group ( ex-DCNS) à hauteur de 12% pour laisser la possibilité à l’Etat de faire construire ses porte-avions, une prise de participation de l’Etat de 33% avec toujours un droit de préemption, ainsi qu’une prise de participation des salariés des chantiers navals. Fincantieri aurait lui 50% des parts. Bruno Retailleau, lui, plaide pour une entrée au capital d'un pool d'entreprises ligériennes, comme avait proposé il y a quelques mois Bruno Hug de Larauze, P-dg du groupe Idea. Il demande un entretien avec Bruno Le Maire et les chefs d'entreprises ligériens concernés.

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