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Les centrales bioénergétiques de Naoden avancent plein gaz
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Les centrales bioénergétiques de Naoden avancent plein gaz

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Naoden, après plusieurs années de développement, installe ses premiers équipements. La start-up nantaise, qui conçoit et fabrique des centrales bioénergétiques prioritairement destinées à l’industrie, mise sur un développement fort ces prochaines années.

Naoden installe actuellement quatre centrales bioénergétiques sur le site de Bouyer Leroux à Saint-Martin-des-Champs, en Vendée — Photo : Naoden

Créée en 2015 à Nantes, Naoden a mis au point une centrale bioénergétique pour produire du gaz à partir de combustibles de récupération. De premiers équipements fonctionnent déjà ou sont en test à Nantes, dans le Nord, les Côtes-d’Armor et à Bayonne, et quatre autres sont en cours d’installation sur l’un des sites du briquetier Bouyer Leroux. "Notre procédé permet de transformer le combustible en gaz, qui est ensuite refroidi et brûlé immédiatement sans stockage, explique Erik Mouillé, cofondateur et président de Naoden. Nous valorisons ce gaz sur des équipements qui fonctionnent déjà à l’énergie fossile." Les modules fonctionnent pour l’heure avec des déchets de bois, et l’entreprise travaille pour les élargir à d’autres combustibles, tels que des bois dits de classe B, faiblement traités, des déchets de l’industrie papetière ou des coques et noyaux de fruits.

Deux millions d’euros de chiffre d’affaires en 2021

En 2020, la start-up nantaise a levé 1,6 million d’euros, après une première levée de 750 000 euros en 2017. Entré au capital aux côtés de la Région des Pays de la Loire, du Crédit Agricole, du fonds Investir et Plus et de deux sous-traitants, le groupe choletais Bouyer Leroux (1 500 collaborateurs, 350 M€ de CA) est un acteur majeur sur le marché des produits de construction en terre cuite : c’est dans son unité de Saint-Martin-des-Landes, au sud de la Vendée, que vont être mises en fonctionnement courant juillet quatre unités de gazéification : elles permettront de fournir en gaz les brûleurs de l’avant-feu d’un four. Le projet, soutenu par l’Ademe, représente un budget d’investissement de 2,2 millions d’euros. "Pour Bouyer Leroux, envisage Erik Mouillé, nous ciblons l’installation d’une dizaine de modules pour 2021. Potentiellement, ce pourrait être à terme dix unités sur dix sites en France". La levée de fonds de 2020 a permis aussi à Naoden de se renforcer, entre autres sur des postes de logistique, avec le recrutement de quatre personnes. D’autres sont envisagés pour 2022 et l’entreprise devrait atteindre cette année deux millions d’euros de chiffre d’affaires, contre 750 000 euros en 2020.

Naoden assure l’assemblage de ses modules dans ses ateliers et leur installation. L’entreprise veut s’inscrire résolument dans une démarche d’économie circulaire, tant dans les combustibles utilisés que dans ses équipements, en faisant appel à des sous-traitants à 90 % dans un rayon de 100 kilomètres. La start-up dispose actuellement d’un module standard et ne veut pas multiplier sa gamme de produits : "Nous allons plus chercher à installer des unités en parallèle, même si nous réfléchissons aussi à des modules de différentes puissances", précise Erik Mouillé. Le retour d’expérience des installations chez Bouyer Leroux, attendu pour septembre devrait ouvrir de nouvelles voies à Naoden, qui a déjà d’autres contacts en France dans l’industrie de la brique, de même que dans les secteurs de la distillerie et des laiteries. "Nous regardons aussi dans ces mêmes segments pour nous développer à l’export", ajoute le dirigeant.

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