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Les cargos à voile de Neoline vogueront vers les États-Unis en 2021
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Les cargos à voile de Neoline vogueront vers les États-Unis en 2021

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Les appels d’offres pour la construction de deux cargos à voile ont été lancés. Piloté par des anciens officiers de la marine marchande, Neoline espère commercialiser sa ligne de fret entre Saint-Nazaire et les États-Unis en 2021. Elle pourrait intéresser les industriels locaux voulant exporter des colis hors gabarit.

— Photo : Bureau Mauric

Les créateurs

La société nantaise Neoline souhaite ouvrir d’ici à 2021 une liaison marchande transatlantique entre Saint-Nazaire et les États-Unis avec des cargos de 136 mètres de long équipés de voiles. Cela lui permettrait de transporter 5 500 tonnes de marchandises en n’émettant que 10 % de gaz à effet de serre par rapport à un navire marchand traditionnel. Le projet est piloté Michel Pery et Jean Zanuttini, anciens officiers de la marine marchande. Ils sont accompagnés d’une équipe de 3 salariés. Au capital de Neoline SAS se retrouvent des professionnels de la marine marchande mais aussi Eric Gavoty, membre de la gouvernance de la Caisse d’Épargne Ile-de-France et secrétaire général de la fondation Belem, Paul le Bihan, DG de l’Union Mutualiste Retraite ainsi que 7 autres personnalités dont Philippe Videau, un des fondateurs de la compagnie maritime Ponant. « Nous entamons notre structure financière », précise Jean Zanuttini.

Le concept

Neoline vient de lancer les appels d’offres auprès de chantiers navals. La société créée en 2015 espère pouvoir lancer la construction de cargos à voile dès 2019 pour une livraison en 2020. Le but, est d’assurer deux rotations par semaine à onze nœuds de vitesse moyenne, soit un peu moins que les 15 nœuds qu’atteignent les cargos fuel classiques. « Ce qui est important, c’est la ponctualité plus que la vitesse », explique Jean Zanuttini. Les cargos feront une boucle entre Saint-Nazaire, Bilbao en Espagne puis Charleston aux États-Unis (Caroline du Sud) et Baltimore, dans le Maryland, un peu plus au Nord. La traversée de l’Atlantique durerait 13 jours. Au retour, le cargo passerait par Saint-Pierre-et-Miquelon. « Les deux navires seront chargés en roulant, par une rampe arrière », précise Jean Zanuttini. Le coût de la mise en service des deux cargos est estimé à 72 millions d’euros. Neoline compte bien profiter de la réglementation internationale qui tend à limiter les émissions de CO2 et de Nox (oxydes d'azote) des navires dès 2020. « Notre ambition est de réduire de 80 à 90 % la consommation de fioul », explique Jean Zanuttini.

Les perspectives

« Sur la ligne, il n’y a personne, nous sommes la seule ligne de fret conteneur. Nous nous positionnons sur une niche », explique Jean Zanuttini. Neoline s’adresse aux industriels de la région qui aimerait transporter du matériel hors gabarit vers les États-Unis. « Nous représentons une alternative crédible », estime-t-il. « Le risque technologique est limité. Toutes les technologies que nous allons mettre en oeuvre existent déjà. Ce qui est nouveau, c’est de les assembler », précise le directeur général.

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