Vendée
« Les bureaux de tabac peuvent regrouper les services publics »
Interview Vendée # Commerce

Jacques Remaud président de la chambre syndicale des buralistes de Vendée. « Les bureaux de tabac peuvent regrouper les services publics »

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La consommation de tabac ne cesse de diminuer. Pour survivre, les bureaux de tabac doivent donc se réinventer et l’État a décidé de les aider en investissant 20 millions d’euros par an pendant quatre ans. En Vendée, la diversification est en marche.

— Photo : Jéromine Doux - JDE

Quelles sont les pistes de diversification envisagées pour les bureaux de tabac ?

Nous sommes complètement en train de réinventer le rôle du buraliste. Dans les petites communes, l’idée est que le bureau de tabac regroupe les différents services publics. Je suis moi-même buraliste à Venansault (Vendée) et j’ai ouvert une cave dans mon commerce. Cette deuxième activité fonctionne très bien. Il faut simplement accepter de se transformer. Je propose également un dépôt pressing, des retraits bancaires et je fais aussi relais colis. Grâce à ces activités annexes, le buraliste peut pérenniser son commerce et même créer de l’emploi. Il peut être un relais de La Poste ou de la SNCF. Les professionnels bénéficient par exemple d’une prime mensuelle pour renseigner les passagers qui souhaitent prendre le train et proposent une borne de billets à ceux qui ne veulent pas passer par internet. Les services bancaires ont fait leurs preuves, cela peut fonctionner pour d’autres services. Alors que les banques ont déserté les communes rurales, 1 000 relais de la banque Nickel ont été installés dans les bureaux de tabac. La vente de produits de vapotage fonctionne également, ce sont des produits phares. Et je bataille pour que les élus investissent dans ces commerces afin d'inciter les entrepreneurs à s'installer.

La chambre syndicale des buralistes de Vendée vient de s’associer à la CCI pour accompagner les bureaux de tabac dans leur transformation. Que proposez-vous?


Pour envisager d’éventuelles transformations, les professionnels ont l’obligation de réaliser un audit. Nous avons donc signé une convention avec la CCI Vendée pour qu’un conseiller réalise cette opération. Les commerçants seront remboursés intégralement par le fonds de transformation des buralistes, créé en octobre 2018, s’ils mettent en place les actions préconisées. Et à 50 % s’ils ne le font pas. Les professionnels qui engagent des transformations pourront également bénéficier d’une aide financière couvrant au moins 30 % de leurs dépenses dans la limite de 33 000 €. En Vendée, déjà une vingtaine de buralistes se sont engagés à réaliser un audit.

Le métier de buraliste est en pleine transformation, notamment parce que la consommation de tabac baisse. Comment analysez-vous la situation ?


Les augmentations de prix successives font en effet baisser la consommation de tabac. Mais il y a aussi de plus en plus de trafic. Le tabac est acheté en Andorre ou dans les pays qui le vendent moins cher et est revendu dans nos régions. Le gouvernement en prend conscience. Il s’aperçoit également que le bureau de tabac est souvent le dernier commerce de la commune ou du quartier. Il fait parfois bar, c’est un lieu de vie et de proximité pour les habitants. Le maillage des bureaux de tabac est donc extrêmement important. C’est pour cela que le gouvernement a décidé d’investir 20 millions d’euros par an pendant quatre ans pour pérenniser ces commerces et les aider à se diversifier. C'est pour cela que le fonds de transformation du réseau des buralistes a été créé en 2018.

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