Tout va très vite pour la jeune entreprise nantaise Lhyfe, fondée en 2017 par Matthieu Guesné, ancien directeur du CEA Tech Pays de la Loire et Bretagne. L’entreprise productrice d’hydrogène décarboné, présente dans dix pays (France, Allemagne, Suède, Portugal, etc.), envisage d’intégrer le marché réglementé d’Euronext Paris. Avec l’ambition clairement affichée de "devenir leader européen" dans son domaine. Le 22 avril, elle a annoncé le passage d’une étape indispensable à son projet d’introduction en Bourse : l’approbation de son document d’enregistrement par l’Autorité des marchés financiers.
La première usine de production d’hydrogène décarboné de Lhyfe, située à Bouin, en Vendée, est opérationnelle depuis septembre 2021. Le site, relié au parc éolien de Bouin, est en mesure de produire 300 kg d’hydrogène vert par jour et passera à une tonne en 2023 pour répondre à l’accroissement de la demande. Cette énergie alimente des clients publics et privés dans le secteur de la mobilité, notamment une station-service hydrogène du Sydev (syndicat départemental d’énergie et d’équipement de la Vendée) à La Roche-sur-Yon pour les bus, bennes à ordures ménagères, engins de service, ainsi que la station de ravitaillement de la plateforme logistique de Lidl de Carquefou pour les engins de manutention.
93 projets dans les tuyaux
Autres illustrations des projets en déploiement : deux unités de production d’hydrogène vert au Danemark, une autre dédiée à l’approvisionnement d’un train exploité par l’opérateur allemand la Deutsche Bahn ou encore le site de production relié à un parc éolien offshore en Suède.
En outre, des partenariats de développement participent au déploiement de l’entreprise nantaise, dont le dernier en date en mars 2022 avec le japonais Mitsui, l’un des plus gros conglomérats japonais spécialisé dans le commerce et l’investissement.
"Notre stratégie est fondée sur un déploiement rapide et massif de sites de production, de manière à développer des unités qui pourront atteindre jusqu’à plusieurs centaines de mégawatts au-delà de 2025, équivalent à la production de centaines de tonnes d’hydrogène vert quotidiennement, fait savoir Matthieu Guesné. À ce jour, notre portefeuille commercial est constitué de 93 projets, représentant une capacité totale de production de plus de 4,8 gigawatts, soit une production d’hydrogène vert de plus de 1 615 tonnes par jour".
Une progression fulgurante du chiffre d’affaires envisagé
Selon l’Agence internationale de l’énergie, la demande mondiale d’hydrogène devrait être multipliée par six entre 2020 et 2050, pour atteindre 530 millions de tonnes à horizon 2050. Lhyfe a la particularité de produire cet hydrogène sans avoir recours à des énergies fossiles (pétrole, gaz naturel ou charbon), mais à partir d’énergies renouvelables. À ce jour, 522 projets d’hydrogène vert sont lancés à travers le monde, dont la moitié en Europe.
Lhyfe, qui emploie 82 personnes, table sur un chiffre d’affaires de 200 millions d’euros à fin 2026. Une progression fulgurante au regard de celui établit pour 2021 : 197 000 euros. C’est cette même année 2026 que la PME envisage un Ebitda à l’équilibre. "À long terme", sans en préciser la date, Lhyfe vise une marge d’Ebitda supérieure à 30 %.
