Le lieu de son futur siège social à Nantes n’est pas encore trouvé, mais Syllabs sait déjà qu’elle va devoir recruter vite des commerciaux, des linguistes informatiques si elle veut assurer la forte croissance qui l’attend. « On table sur une croissance à 3 chiffres d’ici les 5 prochaines années », explique Claude de Loupy, cofondateur de Syllabs. En août dernier, il n’était que 8, à Paris, ils devraient être 40 d’ici à la fin de l’année, répartis entre Paris et Nantes. La société compte installer dans les prochaines semaines son siège social dans la Cité des Ducs pour notamment se rapprocher du groupe SIPA Ouest France qui vient de participer à sa levée de fonds de 2 millions d‘euros avec le fonds breton West Web Valley et BNP Paribas. Le groupe de presse est en effet très intéressé par le potentiel du robot rédacteur développé par l’entreprise.
"On transforme de l’info brute en quelque chose de lisible"
Les médias constituent la plus grande partie du portefeuille de clients de Syllabs. Tout a commencé le 22 mars 2015 au soir des élections départementales. Le journal Le Monde fait pour la première fois appel à son robot afin de traiter les plus de 30 000 résultats des élections départementales et communales. Défi relevé. En moins de 10h, il génère 36 000 articles. Le quotidien renouvelle l’expérience quelques mois plus tard avec les élections régionales, imité cette fois par France Bleu, l’Express etc. « Le robot réussit à produire du texte en nombre automatiquement, là où il n’est pas possible de le faire manuellement. On transforme de l’info brute en quelque chose de lisible. Cela permet aux médias d’ouvrir de nouvelles perspectives », explique Claude de Loupy.
Météo, résultats sportifs et commentaires clients
Le principe de rédaction automatique de texte peut facilement être applicable pour traiter les données de la bourse, de la météo, des résultats sportifs etc. Utile aux journalistes, cette machine à écrire les data, intéresse aussi de plus en plus les acteurs du e-commerce, de l’immobilier et du tourisme. Le robot est par exemple capable d’écrire un résumé en 3 langues des commentaires écrits sur internet par les clients. Syllabs travaille ainsi avec La Fourchette mais aussi Voyage SNCF.
« On est très confiant sur la capacité du marché. Aujourd’hui on vient nous chercher plus qu’on ne démarche »
La PME travaille aussi de plus en plus avec des agences immobilières tels que le réseau Guy Hoquet. « Les agents immobiliers sont amenés à écrire des annonces mal écrites. Avec le moteur de rédaction, ils n’ont plus qu’à entrer directement les données pour générer une annonce», explique Claude de Loupy.
Equilibre espéré en 2019
Le secteur du e-commerce commence aussi à s’intéresser à cette technologie. En tout Syllabs compte 30 clients et espère atteindre l’équilibre dès 2019. « On est très confiant sur la capacité du marché. Aujourd’hui on vient nous chercher plus qu’on ne démarche », souligne l’associé et cofondateur. S’il est aussi confiant, c’est parce qu’il estime avoir un sérieux avantage technologique sur les 5 autres concurrents identifiés qui évolue sur ce marché mondial. Experts de la sémantique, avec son associée Helena Blancafort, auprès de la Commission européenne, ils travaillent depuis 12 ans sur ce domaine de recherche au sein du Laboratoire de Recherche privé spécialisé dans le traitement automatique des langues qu’est à l’origine Syllabs.
