
Rapid’Couture et ses plus de 100 ateliers-boutiques dans toute la France ont vécu un changement inédit le 2 juillet. Les deux créateurs, en 1986 à Nantes, du réseau de franchisés spécialistes de la retouche, de la réparation et de la transformation de vêtement, Yvon Le Riboter et Jean-Michel Bruneau, ainsi que le directeur d’exploitation pour le sud de la France Samuel Sauvaget, ont cédé le groupe. Pour un montant qui demeure confidentiel, le Breton de 42 ans Florian de Kergorlay en est devenu le propriétaire. Une opportunité tout autant qu’une volonté de se lancer dans l’entrepreneuriat.
La vie professionnelle de Florian de Kergorlay se concentre essentiellement à Paris, ayant compilé vingt ans d’expérience dans l’animation, la gestion et le développement de réseaux de commerce de proximité, en France comme en Europe. Sur son CV, figurent les noms de Japan Tobacco, la start-up TV Numérique et Western Union. "Je souhaitais une dimension d’économie circulaire dans le projet que je voulais mener et j'avais la volonté de travailler avec des artisans. Rapid’Couture regroupait tous ces aspects", décrit le repreneur.
Un label et davantage de boutiques
Le siège social demeure à Nantes. La holding est constituée par sa propre personne, la société d'exploitation comprend deux salariés. Si l'on cumule l'ensemble des franchisés, le groupe affichait au global près de 7 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2020. "J'ai une idée de là où je veux emmener l'entreprise mais il est prématuré de parler du développement de chiffres d'affaires", fait savoir le néoentrepreneur.
L’un de ses premiers projets est déjà finalisé. Rapid’Couture vient d’obtenir le label Repar’acteurs délivré par les Chambres des métiers (avec le soutien de l’Ademe). Il promeut les artisans de la réparation donnant une deuxième vie à des produits ou la rallongeant. S’il s’agit bien du cœur de l’activité du réseau depuis toujours, Florian de Kergorlay, qui pense "politique RSE" pour son groupe, entend aller plus loin : "Je souhaite vraiment positionner la marque comme étant un acteur majeur de l’économie circulaire". Une de ses premières démarches une fois à la tête du groupe a du reste été d'obtenir ce label
Deuxième ambition du dirigeant : développer le réseau d’ateliers-boutiques. Entre trois et cinq devraient voir le jour en Pays de la Loire d’ici un an et demi, et une cinquantaine en France sur les cinq prochaines années."
Vers la création d’une formation maison
Ce développement s’accompagne d’une troisième volonté, celle créer une formation certifiante "qui a pour vocation de pérenniser l’activité du réseau, de transmettre un savoir-faire propre à Rapid’Couture". Et Florian de Kergorlay de préciser : "Il s’agirait d’une formation effectuée à Nantes, ancrée dans l’artisanat, pour être expert dans la couture et la retouche mais aussi la customisation et l’upcycling (la transformation des vêtements, NDLR), tout en étant capable de gérer un commerce de proximité."
Rapid’Couture revendique être le seul réseau national de couture-retouche, concurrencé par des pressings mais dont ce n’est pas le cœur de métier et des couturières indépendantes.