
"Alerte rouge, c'est la mort programmée du parc". Cette indignation de Philippe de Villiers aurait-elle convaincu Emmanuel Macron de revenir sur son arrêté? " Le président de la République a fait passer le message qu'il faut à la ministre de la Culture, Françoise Nyssen. Le ministère nous a contacté ce mercredi 14 mars. Ils sont au travail. Il y a de l'espoir que le Puy du Fou ne rentre pas dans le champ d'application de cet arrêté. Pour autant, nos inquiétudes ne cesseront que lorsque nous verrons quelque chose d'écrit ", révèle Nicolas de Villiers, le patron du parc.
Alerte rouge : le #Bénévolat mis en danger par un #arrêté liberticide du #MinistèredelaCulture. #Mobilisationgénérale!
— Philippe de Villiers (@PhdeVilliers) March 14, 2018
«C'est la mort programmée du Puy du Fou» : l'arrêté qui entraîne la colère de Philippe de Villiers https://t.co/fURvAzKdWC via @Le_Figaro
Quand Emmanuel Macron saluait la réussite du Puy du Fou
Un parc qu'Emmanuel Macron connait bien puisqu'il s'y était rendu en août 2016, alors en tant que ministre de l'Economie, pour saluer "l'entrepreneur culturel Philippe de Villiers et la formidable réussite du Puy du Fou". C'est de là que le futur candidat d'"En marche" affirmait, quelques jours avant de démissionner du gouvernement, "ne pas être socialiste".
Le ministre de l'Economie, @EmmanuelMacron, visite le Puy du Fou; une réussite française mondialement reconnue. pic.twitter.com/B5IBOb3wOk
— Puy du Fou (@PuyduFou) August 19, 2016
Déjà à l'époque, Philippe de Villiers avait tiré la sonnette d'alarme sur une loi en préparation qui aurait limité la participation de bénévoles à 8 représentations à des spectacles donnés dans un cadre lucratif. Une catastrophe annoncée pour celui qui fait intervenir 5 000 bénévoles par semaine entre juin et septembre pour les 28 représentations de son fameux spectacle, la Cinéscénie. Malgré ses multiples alertes, l'arrêté est tout de même passé en ce début d'année.
"Si l'arrêté s'applique en l'état, nous ne pourrons plus jouer la Cinéscénie 28 fois par an"
2 500 bénévoles par représentation
" La menace est réelle, confirme Nicolas de Villiers, le président du Puy du Fou. Si l'arrêté s'applique en l'état, nous ne pourrons plus jouer la Cinéscénie 28 fois par an." Un tel arrêté remettrait en question toute le modèle économique du 2ème parc de France avec 2 millions de visiteurs par an. " C'est une entrave à la liberté individuelle. Les bénévoles ne coûtent rien à l'État, ils ont un impact positif et ils créent de la richesse. Au grand parc du Puy du Fou, à côté de la Cinéscénie, nous employons 600 intermittents du spectacle et 2 000 salariés en saison ", s'indigne Nicolas de Villiers.
Flou juridique
Ce que dénonce Nicolas de Villiers c'est surtout " le flou juridique entre le droit fiscal et le droit social ". Pour le premier, la Cinéscénie est un cadre lucratif puisque la billetterie génère des bénéfices. Pour le second, ce n'en est pas un vu que ce spectacle est donné par l'association qui réunit tous les bénévoles, une organisation à but non lucratif. " Pour le Puy du Fou la situation est claire entre le Grand Parc et la Cinéscénie. Mais pour d'autres structures comme les festivals, bénévoles et salariés sont imbriqués dans une même structure. Pour eux le problème est inextricable et leurs inquiétudes sont vraiment réelles quant à leur pérennité ", s'inquiète Nicolas de Villers.