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Le passage en Scop dope la croissance de Guérin-Brémaud 
Vendée # BTP

Le passage en Scop dope la croissance de Guérin-Brémaud 

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Passée en Scop pour résoudre une question de transmission, l’entreprise vendéenne Guérin-Brémaud, spécialisée dans les travaux de menuiserie et d’agencement, connaît un nouvel essor depuis que 30 de ses salariés sont devenus actionnaires.

— Photo : Jéromine Doux - Le JDE

Christian Brémaud et Jacky Guérin s'apprêtent à transmettre leur PME de menuiserie et d’agencement, implantée à Beaurepaire (Vendée), à leurs salariés. Fin 2014, ils ont transformé leur entreprise en une société coopérative (Scop) et trente de leurs collaborateurs sont devenus actionnaires. Désormais, la direction est élue et le partage du profit équitable. « Une décision qui nous ressemble », confie Jacky Guérin, charpentier de métier, qui s’est lancé dans l’aventure entrepreneuriale en 1992 alors qu’il connaissait à peine son associé. « Nous avions des compétences complémentaires », explique Christian Brémaud, menuisier à l’époque. Pour les deux dirigeants, qui s’apprêtent à prendre leur retraite, la Scop était un bon moyen de pérenniser l’entreprise. « Nous voulions la confier à des gens de métier et ne pas la revendre à un financier. Notre plus grande volonté, c’est que la société perdure. »

Implication des salariés

En plus de résoudre une problématique de transmission, le passage en Scop s'avère bénéfique pour les comptes de Guérin-Brémaud. L’entreprise de 45 salariés voit son chiffre d’affaires augmenter, passant de 3,7 millions d'euros en 2014 à 4,5 millions d'euros en 2018. La rentabilité, elle aussi, s'améliore. « Les salariés sont plus impliqués puisqu’ils sont intéressés au résultat. Ils sont force de proposition et participent à des ateliers pour définir la stratégie de l’entreprise », détaille Jacky Guérin, qui considère que ses équipes sont également plus soudées. Signe de cet attachement, Guérin-Brémaud connaît peu de turn-over. Quatre personnes sont parties au moment du changement de statut, par rejet du fonctionnement en Scop. Mais depuis, il n’y a pas eu de départ. Une bonne nouvelle pour la société, dans un contexte marqué par les difficultés des recrutements et la pénurie de talents.

Changement de gouvernance

Grâce à cette stabilité, les dirigeants préparent tranquillement leur départ et le changement de gouvernance. Jacky Guérin devrait partir dans trois ans et va bientôt laisser son poste de président à l’un de ses trente associés. Tout comme Christian Brémaud, qui cédera sa place de directeur général avant de quitter l'entreprise « dans cinq à sept ans. » En attendant, les deux hommes mettent tout en œuvre pour assurer l’avenir de Guérin-Brémaud. La Scop vient de devenir propriétaire de ses locaux et continue d’investir pour se moderniser. Depuis bientôt 10 ans, sa stratégie est orientée vers la robotisation. L’objectif : gagner du temps et remporter des marchés de sous-traitance pour des petites séries, d’agencement par exemple.

Aujourd’hui, Guérin-Brémaud s’agrandit. À l’étroit dans ses locaux, la société double sa surface de bureaux et passe de 200 à 400 m². Le reste du bâtiment se modernise et l’entreprise s’équipe de deux nouvelles machines pour gagner encore en productivité. Un investissement total de 600 000 € et l’assurance de partir encore un peu plus sereinement pour les deux dirigeants.

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