Le "Vendée Cola" renaît et c’est à un Beauceron que l’on doit sa résurrection : Stanislas Savouré, représentant la cinquième génération du limonadier Savouré, fondé en 1888 à Janville-en-Beauce dans l’Eure-et-Loire.
Le soda singeant le célèbre Coca-Cola avait été élaboré par trois jeunes entrepreneurs vendéens en 2008. "Je m’intéresse aux colas régionaux, je connaissais donc le Vendée Cola. Mais après 2018, j’en ai perdu la trace, se souvient Stanislas Savouré Je me suis alors aperçu qu’il n’était plus fabriqué ni commercialisé."
Une marque libre
Pendant un an, il mène une enquête pour retrouver les créateurs de cette boisson, sans succès. "Je me suis renseigné : la marque était libre", décrit celui dont l’entreprise emploie cinq collaborateurs et fabrique le soda "Beauce Cola" et la limonade artisanale "La Bauceronne" depuis 1888.
Stanislas Savouré, qui porte une affection particulière à la Vendée car passant ses congés estivaux à Saint-Gilles-Croix-de-Vie, effectue alors des démarches auprès de l’Institut national de la propriété industrielle pour bloquer la marque. Puis, il élabore sa propre formule du "Vendée Cola", accompagné par de jeunes graphistes et un imprimeur local pour concevoir l’étiquette.
La production est lancée depuis l’Eure-et-Loire en octobre 2021. Les essais s’avèrent concluants. Début novembre, la commercialisation du soda en Vendée est lancée. Depuis, entre 15 000 et 20 000 bouteilles se sont écoulées.
Un site de production en Vendée en 2023
Sa soif d’inventer conduit Stanislas Savouré à élaborer dans la foulée une limonade locale baptisée "Vendée Limo". Sa recette, inédite, comprend moins de sucre qu’une formule traditionnelle ("la Vendée n’en produit pas", remarque-t-il) pour lui préférer du miel d’apiculteurs vendéens. Elle sera commercialisée courant février ou mars.
Cette nouvelle offre de sodas vendéens fonde les espoirs de croissance du dirigeant, qui table sur une progression du chiffre d’affaires de Savouré de 700 000 euros en 2021 à un million en 2022.
Il projette également de faire construire un bâtiment de 400 m² sur un terrain de 2 800 m² près de Saint-Gilles-Croix-de-Vie à horizon avril ou mai 2023. L’investissement pour Savouré, englobant l’équipement, avoisine 450 000 euros. La capacité maximale de production de bouteilles de "Vendée Cola" et "Vendée Limo" se situera à 1,2 million par année. Pour le limonadier de l’Eure-et-Loire, il s’agira là d’une première aventure entrepreneuriale en dehors de ses terres historiques.
