Investir 100 millions d’euros, augmenter de 50 % le chiffre d’affaires pour le porter à 225 millions d’euros (contre 150 en 2020) et recruter 800 collaborateurs pour atteindre un effectif total de 2 300 salariés (contre 1 500 actuellement), tels sont les objectifs ambitieux que s’est fixés le groupe Idea à l’horizon 2025. À l’issue d’une réflexion collective de plus d’un an, l’entreprise de Montoir-de-Bretagne, en Loire-Atlantique, a dévoilé son plan stratégique 2020-2025. Baptisé "Good Idea", celui-ci prévoit de faire du groupe un "logisticien industriel de solutions performantes et responsables".
Diversification dans le secteur de la santé
Historiquement implanté sur les marchés de la défense (25 % du chiffre d’affaires), de l’aéronautique (25 % du chiffre d’affaires), de l’industrie, du vrac, de l’énergie (y compris les énergies marines renouvelables) et du naval, Idea a pris pied plus récemment sur les marchés des télécoms et de l’habitat. D’ici 2025, le groupe veut se diversifier et compléter son offre de services pour améliorer encore sa résilience aux aléas de la conjoncture. Le groupe va ainsi investir le secteur de la santé. Cette orientation fait suite à la crise du Covid qui a amené le logisticien à piloter l’approvisionnement en équipements de protection sanitaire des 2 800 établissements de santé des Pays de la Loire, à la demande de l’Agence régionale de santé. "À l’occasion de cette crise, nous avons découvert que le circuit logistique des établissements de santé était un sujet. Nous allons donc développer une offre logistique spécifique, en commençant par dresser un état des lieux avant d’élaborer des solutions adaptées", annonce Nicolas Derouault, directeur général délégué d’Idea.
Une offre de services responsable
Sur l’ensemble de ses marchés, Idea a construit une offre de services pluridisciplinaire, allant du conseil au déploiement logistique sur les sites industriels, en passant par les études et ingénierie de projets. Le groupe va faire évoluer ces prestations en les réévaluant à l’aune de leur impact environnemental. "Nous voulons développer une offre de services responsable à travers de nouvelles exigences, telles que la réduction des stocks et des transports, l’optimisation des emballages, en utilisant la data pour rendre nos services plus efficients et plus responsables", explique le dirigeant.
Data et intelligence artificielle
La data et son exploitation, notamment via l’intelligence artificielle, constituent, en effet, la pierre angulaire de l’innovation, autre axe prioritaire du plan stratégique 2020-2025. En matière d’intelligence artificielle, Idea a lancé une phase de R & D de six mois, accompagné par Grégory Renard, expert international en la matière, qui va trouver son application dans trois cas d’usage : le magasinage, l’organisation des transports et la réception et l’appui aux pôles clients pour créer de nouvelles offres de services. "Nous souhaitons industrialiser les flux de données pour réussir à faire du prédictif et de l’aide à la décision, ainsi que d’enrichir notre offre de services pour accompagner nos clients vers l’industrie 4.0. Par ailleurs, la digitalisation des process et l’automatisation des déplacements permettent de simplifier le quotidien des opérateurs sur le terrain, d’améliorer leur sécurité et les concentrer sur les tâches à plus forte valeur ajoutée", expose Jean-Baptiste Bernicot, responsable Innovation chez Idea. Dans cette perspective, une part, non déterminée, de l’enveloppe d’investissement sera affectée à des croissances externes ciblées pour acquérir de nouvelles technologies ou de nouveaux modèles.
Réduction de 25 % de l’empreinte carbone
Un tiers des 100 millions d’euros d’investissement sera fléché vers des actions en lien avec la décarbonation et la limitation de l’impact environnemental du groupe. Lancée dans les années 2000, la RSE, dans ses différentes composantes, représente, en effet, un fil rouge de la stratégie du logisticien. Ce dernier a pour objectif de réduire de 25 % son empreinte carbone d’ici 2025 et d’atteindre la neutralité en 2040. Des investissements favorisant la transition énergétique seront réalisés : renouvellement en camions biogaz pour décarboner les flottes, optimisation des flux et des stockages, conception d’emballages et de conditionnement réutilisables… Le groupe veut également tendre vers l’autonomie énergétique en produisant de l’énergie locale décarbonée pour ses propres usages et ceux de son écosystème.
Dans cette perspective, Idea a réhabilité une ancienne friche industrielle classée Seveso, à Montoir-de-Bretagne, en un éco-parc dédié aux énergies renouvelables. Cet éco-parc de La Barillais est ainsi destiné à accueillir trois grands projets d’économie circulaire de biomasse. La Centrale Biogaz de l’estuaire - ou CEBEST - déjà construite, démarre la production de biogaz (méthane et hydrogène) à partir de déchets organiques. Les projets Hymoov et Ghama, actuellement en phase d’études, devraient commencer à produire des biogaz à partir, respectivement, de déchets de bois et de boues d’épuration d’ici 2024 ou 2025. Idea poursuit également sa production d’électricité grâce aux 5 000 m² de panneaux photovoltaïques de son site de Montoir qui ont vocation à essaimer sur les autres implantations du groupe.
35 % de salariés actionnaires
Sur le volet social, Idea veut développer l’inclusion des jeunes, des personnes éloignées de l’emploi ou en situation de handicap. Pour développer leurs compétences, Idea s’est, en particulier, engagé sur trois ans avec la Pépinière des talents qui accueillera, en septembre 2022, 15 futurs chefs d’équipe logistique, formés en alternance par l’Istelli Nantes et chapeautés par la pépinière. Enfin, le groupe tient farouchement à préserver son indépendance financière en prolongeant son mode de gouvernance. Il est organisé sous la forme d’une Scop qui détient la majorité du capital sur l’ensemble de ses structures. La holding de gouvernance, composée des dirigeants, détient 20 % des parts. Après une première ouverture du capital aux salariés en 2018, ceux-ci sont actionnaires à hauteur de 12 %. "Nous voulons prochainement ouvrir à nos collaborateurs un second Fonds commun de placement d’entreprise, avec un ticket d’entrée très accessible, pour porter leur part à 35 % du capital et ainsi tendre vers une meilleure redistribution financière", avance Nicolas Derouault.
