Vendée
Le fabricant de vendangeuses CNH Industrial lance 21,4 millions d’euros d’investissement
Vendée # Industrie # Investissement

Le fabricant de vendangeuses CNH Industrial lance 21,4 millions d’euros d’investissement

S'abonner

Implanté à Coëx (Vendée) de longue date, CNH (Case New Holland) Industrial va fortement augmenter la production de ses machines à vendanger et à récolter amandes ou olives sur son site de 32 000 m². Un investissement de plus de 21 millions d’euros est en cours, ainsi que 50 recrutements pour 2023.

Le nouveau tracteur vendangeur TE6 de CNH Industrial-New Holland — Photo : CNH Industrial

Vu de loin, dans un champ, il a l’apparence d’un petit tracteur comme un autre de couleur bleue. Le TE6, " tracteur enjambeur polyvalent ", est en réalité un véritable concentré de technologie qui permet de récolter les raisins de la vigne. Présenté le 6 avril dernier, il sera vendu d’ici à la fin d’année. Il est le dernier-né du mastodonte italo-américain CNH (Case New Holland) Industrial qui pèse 21,37 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2022 dans le monde et compte 40 000 employés. Ce dernier continue à creuser le sillon de la récolte mécanisée de la vigne, des olives et des amandes, avec un investissement de 21,4 millions d’euros sur son unique et historique site de fabrication de 32 000 m2 à Coëx (Vendée), où travaillent 450 salariés.

500 tracteurs par an

La capacité de production maximale actuelle s’établit à environ 500 engins par an, commercialisés sous la marque New Holland. Elle devrait augmenter de " manière significative " (sans que CNH ne donne de chiffre précis). "Le site de Coëx est reconnu mondialement comme un site d’excellence pour la récolte spécialisée et exporte le meilleur du “made in France" dans le monde entier, s’enorgueillit Carlo Alberto Sisto, président de CNH pour l’Europe. Le secteur des équipements spécialisés est un marché clé pour l’entreprise au niveau mondial". Dans le détail, l’investissement va s’étaler jusqu’en 2024, comprenant notamment la construction d’une extension de 2 000 m². Ainsi que la création d’une ligne d’assemblage et de finition des machines. De nouveaux appareils de fabrication seront ajoutés, comme des plieuses, des robots de soudure, du découpage au laser, du magasinage, etc.

Recrutements variés

Thierry Le Briquer, responsable du secteur des fruits et légumes chez CNH Industrial — Photo : Thibault Dumas

"Nous recrutons à tour de bras, avec l’ouverture de 50 postes dans l’année, détaille Thierry Le Briquer, en charge du secteur des fruits et légumes chez CNH Industrial, avec de beaux métiers à valoriser, car tout est internalisé en Vendée, de la conception à la production." Les postes sont variés : soudeurs, mécaniciens monteurs, plieurs usineurs, magasiniers caristes, concepteurs. Le groupe a également inauguré en fin d’année dernière un centre d’ingénierie pilote à Nantes. Ce bureau est ouvert aux équipes et prestataires du bureau d’études de son site vendéen. Une manière de "gagner en attractivité" en mettant un pied dans la capitale économique du Grand Ouest. Douze salariés y travaillent déjà. Un chiffre qui devrait monter à 20 dans l’année.

"Le TE6, c’est un monstre vu de l’extérieur, mais qui cache une fabrication complexe à l’intérieur. Nous affichons un petit 0,1 % de déchets sur une récolte", avance Thierry Le Briquer. "Vignes, amandiers et oliviers poussent pendant 20, 30 ou 50 ans, donc demandent de la finesse dans la récolte afin de ne pas les abîmer, contrairement au travail d’une moissonneuse, prolonge le dirigeant. De plus, nous avons des contraintes sur les matériaux et leur nettoyage, dans la mesure où il s’agit de nourriture humaine. Les fruits peuvent aussi se détériorer vite avec une fenêtre de récolte de quelques jours pour le raisin."

15 000 machines vendues dans le monde

Une ligne de fabrication de CNH à Coëx (Vendée) — Photo : David Pouilloux

L’arrivée de ces nouveaux tracteurs est la poursuite d’une longue histoire de la vendange mécanique commencée en 1955. Le fabricant de moissonneuses-batteuses Braud, fondé à Saint-Mars-la-Jaille (Loire-Atlantique) au tournant du XXe siècle, ouvre une usine à Coëx. Dans les années 1970, place à la diversification avec la construction de machines à vendanger rouges ou jaunes (dont le modèle 1020, sorti 1975). Elles deviennent bleues, leur couleur actuelle, quand Fiatagri, filiale du groupe italien Fiat, acquiert le site en 1983. Au gré des rachats et fusions des années 1990 et 2000, notamment avec Ford New Holland, se structure ce qui deviendra le groupe CNH Industrial en 2013. Plus de 15 000 machines à vendanger sont déjà sorties des lignes de celle qu’on nomme encore parfois "l’usine Braud" de Coëx.

La moitié du marché mondial

40 % des ventes des "tracteurs enjambeurs" s’effectuent en France. 60 % à l’étranger, dans 30 pays, principalement viticoles : Espagne, Portugal, Italie, Allemagne, États-Unis, Argentine, Afrique du Sud, etc. Soit un appareil sur deux vendus à l’échelle mondiale. "Dans les vignes françaises, on trouve une variété incomparable de coteaux. Chacun a sa petite spécificité et nous pouvons adapter la machine en conséquence. Ce qui permet techniquement de couvrir le reste du monde ensuite", avance Thierry Le Briquer. Les vignobles hexagonaux haut de gamme plus étroits sont désormais ciblés avec le TE6 nouvelle génération : Champagne, Bourgogne, Beaujolais, Médoc. Avec une limite cependant. De nombreuses appellations d’origine contrôlée (AOC) interdisent la récolte mécanique. "La pression est très forte pour changer les réglementations", souligne un acteur de la filière.

Vendée # Industrie # Banque # Agroalimentaire # Investissement
Fiche entreprise
Retrouvez toutes les informations sur l’entreprise CNH