L’entreprise familiale Fidel Fillaud, installée aux Sorinières, près de Nantes, veut se donner un nouvel élan. Fondée en 1929, la société spécialisée dans le négoce et la distribution d’emballages (bidons, fûts, seaux, boîtes métalliques, flacons, pots…) pour l’industrie était jusqu’à présent détenue en totalité par Caroline et Jean-François Boutier. Les représentants de la troisième génération de la famille ont choisi d’ouvrir la gouvernance puis le capital de la PME qui emploie 150 salariés répartis dans six agences pour un chiffre d'affaires de 82 millions d'euros en 2021.
"Nous avons travaillé avec les équipes pour établir le profil du futur directeur général, plutôt business que financier. C’est ainsi que Jacques de Sonis a été recruté en juin 2020 pour prendre la direction opérationnelle de l’entreprise, raconte Jean-François Boutier, président de Fidel Fillaud. Caroline et moi avons ensuite poursuivi la démarche en ouvrant le capital, avec la conviction qu’il fallait s’ouvrir pour être plus fort. Nous avons proposé à l’équipe de direction d’investir, et tous les managers ont suivi." L’opération a également permis de faire entrer les fonds Azulis Capital et Arkéa Capital au capital, Jean-François et Caroline Boutier demeurant actionnaires majoritaires.
Course à la taille critique
Pour Fidel Fillaud, l’ouverture du capital à des fonds répond à des enjeux stratégiques de course à la taille critique, sur un marché encore assez atomisé mais en cours de consolidation avec l’arrivée de grands acteurs internationaux. "Dans notre métier de distributeur, nous sommes plus dépendants de nos fournisseurs, qui préfèrent traiter avec de gros acteurs, que de nos clients les industriels. Nous avons donc une vraie volonté de faire des croissances externes complémentaires dans le négoce d'emballage pour conserver notre position de leader en France, mais aussi à l’international. Les fonds savent faire de la croissance externe. Avec eux, nous allons aller là où je ne serai pas allé seul", explique Jean-François Boutier.
L’entreprise, qui connaît une croissance ininterrompue de 5 à 6 % par an depuis vingt ans (sur un marché en croissance de 1 à 2 %) et a doublé de taille depuis 2010, se donne pour objectif de doubler à nouveau son chiffre d’affaires dans les cinq à sept ans. Cette ambition sera portée par les croissances externes à venir, mais également soutenue par la croissance organique. Pour booster son développement commercial, Fidel Fillaud, qui revendique 10 000 clients issus de tous les secteurs de l’industrie (chimie, peinture, agroalimentaire, cosmétique…) allant du petit producteur de miel à L’Oréal, participe au programme Dinamic de la CCI Nantes Saint-Nazaire. Il inclut notamment une dimension internationale. "Nous réalisons 3 millions d’euros de chiffre d’affaires à l’export. Jusqu’à présent, nous avons saisi des opportunités à nos frontières. L’export est un axe que nous souhaitons développer en mettant en œuvre une vraie stratégie", plaide Jean-François Boutier.
Transitions environnementale et digitale
Avec le soutien des fonds entrés à son capital, Fidel Fillaud compte également accélérer le développement d’une gamme de produits et services écoresponsables. Engagée avec l’association "Pack en transition" pour coconstruire avec les fabricants d’emballage et les industriels utilisateurs une démarche visant à diminuer la part des emballages plastiques, la PME travaille, en interne, sur l’intégration de plus en plus de matière recyclée dans ses plastiques, le réemploi des emballages recyclés, la recherche de matériaux biosourcés et l’écoconception pour alléger la part du plastique dans les emballages…"Comme nous nous situons à l’interface entre fabricants et utilisateurs, tout l’enjeu consiste à les faire évoluer dans une démarche écoresponsable. Cette évolution, qui répond à une nécessité business, s’inscrit dans la démarche RSE globale de l’entreprise, entamée il y a dix ans", indique Jacques de Sonis.
Le dernier chantier d’importance dans lequel est lancé Fidel Fillaud porte sur l’accélération de la digitalisation de ses process. "Dans le secteur encore peu digitalisé de l’emballage industriel, nous sommes parmi les seuls à disposer d’un site marchand, assure le directeur général. Pour aller plus loin, nous avons récemment créé la fonction de responsable marketing digital client. Cela va soutenir notre politique d’acquisition de clients par les techniques digitales."
