Loire-Atlantique
Laurent Stéphan : "Je veux impliquer les acteurs en les mettant au centre des projets"
Interview Loire-Atlantique # Industrie # Réseaux d'accompagnement

Laurent Stéphan dirigeant de 4Mod Technology et candidat à la présidence de la CCI Nantes Saint-Nazaire "Je veux impliquer les acteurs en les mettant au centre des projets"

S'abonner

Laurent Stéphan, dirigeant de l'entreprise nantaise 4Mod Technology, conduira une liste alternative face au président sortant Yann Trichard pour la mandature 2021-2026 de la CCI Nantes Saint-Nazaire. Baptisée Eve26, pour “Vers une Économie Vivante en Estuaire”, cette candidature veut remettre le collectif au centre du jeu.

Laurent Stephan, dirigeant de 4Mod Technology — Photo : DR

Pour quelles raisons briguez-vous la présidence de la CCI Nantes Saint-Nazaire pour la mandature 2021-2026 ?

Laurent Stéphan : Ce n’était pas prévu dans mon programme initial, car j’ai de quoi m’occuper avec le plan de développement à cinq ans de ma société 4Mod Technology. Mais, lorsque je suis arrivé à Nantes pour des raisons familiales, j’ai trouvé un écosystème attachant, fonctionnant en réseaux, avec des acteurs locaux ayant la faculté de travailler en commun pour déplacer des montagnes. Je réalise 0 % de mon chiffre d’affaires à Nantes, mais si je ne m’étais pas implanté sur ce territoire, je ne me serais pas développé aussi vite. De même qu’après avoir été lauréat de Réseau Entreprendre Atlantique, j’en suis devenu accompagnateur, je souhaite aujourd’hui rendre à un territoire ce qu'il m’a donné. Ce qui m’intéresse, c’est de travailler en commun, de jouer collectif sur le sujet complexe qu’est le développement économique. Or, je trouve qu’actuellement le moteur consulaire a des ratés. Il y a un manque de concertation. Je veux travailler sur les transversalités et fédérer davantage les acteurs qui font vivre l’économie du territoire : entreprises, associations, réseaux, clusters, pôles de compétitivité… J’aimerais rassembler un collectif autour d’un grand projet structurant qui mette en mouvement le territoire.

Quelles sont les priorités de votre programme ?

Laurent Stéphan : Il y en a trois. La première porte sur la transition environnementale, qui est trop timide et pas à la hauteur des enjeux. J’ai la volonté de sortir de l’incantatoire pour entrer dans le faire, en m’appuyant sur tout le travail que nous avons réalisé depuis quelques années au sein de 4Mod et sur l'innovation en collaboration avec les clusters, écoles... qui ont inscrit le sujet à leur agenda. L’idée, c’est de travailler sur des outils pour partager la norme environnementale en mode open source, au niveau local. Mon premier geste fort sera de créer une direction de la transformation environnementale pour accompagner les entreprises et placer les énergies aux bons endroits.

Quels sont les autres points forts de votre programme ?

Laurent Stéphan : La transformation sociale constitue la seconde priorité. Fan de montagne, j’ai créé l’association Un sommet pour tous qui a pour but de faire grimper une équipe de jeunes, souvent issus des quartiers, et une équipe d’entrepreneurs afin de rapprocher ces deux mondes qui ne se connaissent pas. Enfin, la troisième priorité porte sur la transformation numérique à laquelle il faut intégrer la dimension anthropologique. Cela permettrait d’éviter des catastrophes, comme le site Mavillemonshopping qui génère très peu de transactions. C’est l’exemple d’un bon outil qui ne fonctionne pas, car il ne répond pas au vrai problème. Là encore, c’est une question de méthode : je veux impliquer les acteurs en les mettant au centre des projets et non leur imposer un système ou un outil.

Qui sont vos soutiens et colistiers ?

Laurent Stéphan : J’annoncerai ma liste en septembre. Mais je peux dire qu’il y aura des surprises. Ma liste comportera des anciens responsables d’association, comme Christophe Chapet, ancien président d’ADN Ouest, Olivier Dardé, ancien président de Plein Centre ou encore Frédéric de Boulois, président de l’UMIH (Union des Métiers de l'Industrie de l'Hôtellerie). Si, pour l’instant, je ne bénéficie pas du soutien déclaré du Medef ou de la CPME, des membres de ces organisations figureront sur ma liste. Nous allons également mettre en place un comité de soutien auquel ont d’ores et déjà adhéré des personnalités, telles que Jean-François Gendron, président de la CCI Pays de la Loire. Cela prouve bien le besoin de changement.

Quelle est votre vision du rôle de la CCI ?

Laurent Stéphan : Beaucoup de personnes, à commencer par l’État, se sont posé la question de l’utilité des CCI. On constate, en effet, que seulement 10 % des ressortissants utilisent les outils mis à leur disposition par la CCI. En revanche, 85 % d’entre eux se disent satisfaits. Cela signifie que la CCI propose une offre de qualité mais insuffisamment identifiée. Mon ambition est de faire de la CCI une plateforme de services et d’outils que le domaine marchand ne peut pas opérer. La pandémie de Covid-19 a rappelé à l’État qu’il disposait, via les CCI, d’un moyen de communication privilégié avec les entreprises.

Loire-Atlantique # Industrie # Commerce # Réseaux d'accompagnement