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Laurent Buffet surfe sur le bois avec Eighty Five
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Laurent Buffet surfe sur le bois avec Eighty Five

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Menuisier, commercial, chef d’entreprise… Laurent Buffet a eu plusieurs vies. Aujourd’hui, il se lance dans la fabrication de planches de surf en bois et vient d’ouvrir son atelier « Eighty five » aux Sables d’Olonne.

— Photo : Jéromine Doux - Le Journal des Entreprises

Menuisier de métier, Laurent Buffet s’est détourné de sa passion pendant plus de 20 ans. Avant de se lancer, à 54 ans, dans la fabrication de planches de surf et de skate en bois. C’est aux Sables d’Olonne qu’il a ouvert son petit atelier « Eighty Five », littéralement quatre-vingt-cinq. Un clin d’œil à la Vendée, son département d’origine. « J’ai commencé dans mon garage. Mais les planches s’entassaient, je manquais de place et ça commençait à déplaire à ma femme », raconte en souriant le dirigeant.

En France, ils ne sont qu’une poignée sur ce marché. « Il y en a un en Bretagne, deux dans le Pays basque mais ce sont les seuls que je connaisse », éclaire Laurent Buffet. Alors, pour le dirigeant, le créneau est porteur. Il a déposé sa marque il y a un peu plus d’un an et aimerait être rentable fin 2019, en réalisant environ 80 000 € de CA et en recrutant une personne pour l’aider.

À partir de 1 000 €

L’entrepreneur travaille essentiellement avec des particuliers, mais aussi pour quelques grandes marques, dont il préfère taire le nom. Ses planches sont donc faites sur mesure, à l’unité, ou en petite série. Les prix démarrent à 1 000 € mais ensuite, il n’y a pas de limite. Et ces créations ne séduisent pas que pour leur flottabilité. « La moitié de ce que je vends ne touche jamais l’eau, les planches servent d’objet de décoration », raconte le dirigeant. Lui, s’en sert pour glisser sur les vagues depuis 40 ans.

Mais avant de se consacrer pleinement à ses deux passions, ce Vendéen a eu plusieurs vies. « Quand j’étais jeune, j’ai appris le métier de menuisier. Comme mon père, mon grand-père et deux autres générations avant lui. Mais les métiers manuels étaient complètement dévalorisés. J’ai fait ça huit ans puis j’ai repris mes études », confie-t-il. À cette époque, il intègre une école de commerce puis devient commercial chez Cougnaud Construction, avant de rejoindre l’entreprise Piveteau.

18 ans à la tête d’un Bateau école

Il quitte ensuite le salariat et reprend l’entreprise Bateau École Nicoleau, aux Sables d’Olonne, où il propose des formations et de la location. « Au bout de 18 ans, j’en ai eu marre, raconte le quinquagénaire. Je travaillais tous les week-ends, j’avais envie d’autre chose. »

Ce parcours, le dirigeant en tire toute sa richesse. « Je connais des avocats, des médecins qui ont toujours fait la même chose et qui s’ennuient. Moi j’ai toujours changé de métier, je ne me suis jamais lassé. » Aujourd’hui, il estime que le regard a changé sur les métiers manuels. Notamment grâce au « made in France », qui cartonne. Un succès sur lequel le dirigeant a bien l’intention de surfer.

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