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Largo s'automatise et vise une forte accélération de son activité
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Largo s'automatise et vise une forte accélération de son activité

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Le premier reconditionneur à être coté en Bourse Largo projette plus de deux millions d’investissement pour automatiser son process. La PME de Sainte-Luce-sur-Loire offrant une seconde vie aux smartphones porte ses ambitions sur un quadruplement de son chiffre d’affaires en 2025.

Largo reconditionne à ce jour 13 000 appareils par mois. Objectif pour le deuxième semestre 2022 : 25 000 — Photo : Cyril Raineau

Une entrée en Bourse fructueuse en avril 2021 avec une levée de 24 millions d’euros, un marché français de la seconde main du smartphone en constante progression synonyme de perspectives florissantes et des investissements programmés, terreau d’un accroissement de sa production : Largo envisage l’avenir avec sérénité.

2016, sa première année d’activité, la PME de Sainte-Luce-sur-Loire près de Nantes, experte du reconditionnement de produits high-tech, l’achevait sur un chiffre d’affaires de 1,2 million d’euros. Celui de 2021 permet de mesurer le chemin parcouru : 17,6 millions d’euros. L’année 2022 devrait se terminer par un Ebitda positif, autrement dit la rentabilité financière. Puis cap sur 2025 "et plus de 70 millions d’euros de chiffre d’affaires pour un Ebitda positif de 7 %", prophétise le PDG et co-fondateur Christophe Brunot.

Un marché français du reconditionné en pleine forme

Le smartphone représentant 85 % de son activité (les autres produits reconditionnés étant les ordinateurs portables, tablettes, airpods et montres connectées), l’évolution du marché français du mobile porte Largo vers ses nouvelles ambitions. Un marché qui se résume là encore avec des chiffres : entre 2016 et 2020, la part des ventes de mobiles reconditionnés est passée de 8,6 % à 14 %. Alors que 2,6 millions de mobiles ont été commercialisés en 2020, ce marché français devrait progresser, jusqu’en 2023, de 13,6 % chaque année. Alors qu’il se situait à 700 millions d’euros en 2020, "il va passer la barre symbolique du milliard d’euros cette année", annonce Christophe Brunot.

Les facteurs concourants à ces perspectives alléchantes pour Largo sont multiples. En premier lieu le prix, un smartphone bénéficiant d’une seconde vie s’affichant de 30 à 50 % moins cher qu’un produit neuf. Puis, la volonté des consommateurs – particulièrement selon des études la tranche d’âge 15-35 ans - de limiter leur empreinte carbone. La crise sanitaire a, du reste, appuyé une prise de conscience sur les enjeux environnementaux. Largo va par ailleurs s’employer à travailler sur un packaging de ses produits plus vertueux. Autre explication à la croissance annoncée de la filière, une nouvelle réglementation imposant 20 % d’équipements reconditionnés obligatoires dans les appels d’offres publics.

La PME de Sainte-Luce-sur-Loire a reconditionné depuis sa création en 2016 220 400 produits — Photo : Cyril Raineau

Des robots pour effectuer les tests

Face à cette dynamique positive, Largo répond par un plan d’investissement. Entre 2 et 2,5 millions d’euros sont engagés sur deux années pour moderniser le process industriel. Cinq robots, avant une sixième bientôt, conçus par l’entreprise de Valence (Drôme) Ponant Technologies et coconstruits avec la PME de Sainte-Luce, sont en action depuis décembre. Leur rôle : automatiser la phase de test des appareils à reconditionner (37 points de contrôle). En mesure d’effectuer des tests rapides incluant des fonctions du toucher, de la vue et de l’ouïe, ils retirent la notion de subjectivité propre à l’humain qui jusqu’à présent assurait ce contrôle. 275 000 euros ont été engagés dans ces machines suite à un prêt de 3 millions d’euros dont Largo vient de bénéficier de la part de la BPI.

Courant 2022, l’automatisation concernera la phase dite grading, "l’examen de l’état cosmétique du produit", traduit Christophe Brunot. Là encore toute subjectivité disparaîtra. Suivront dans le temps l’automatisation de la préparation de commande et la modernisation du stockage.

Des embauches malgré l’arrivée de robots

Quid des collaborateurs dans cette promesse d’assurer une homogénéité et une meilleure qualité du produit reconditionné ? Largo réunit 61 salariés. Ils seront une centaine d’ici 2025, s’engage le PDG. Car l’humain retrouve toute sa valeur ajoutée pour la partie réparation du smartphone. "C’est un peu comme pour l’horlogerie, nous avons d’ailleurs besoin de compétences", remarque Christophe Brunot. Largo prodigue à cet égard des formations en interne.

Temps moyen pour reconditionner un smartphone : 45 minutes — Photo : Cyril Raineau

Si toute cette automatisation ne permet pas de gain de temps sur le reconditionnement d’un téléphone, de l’ordre de 45 minutes en moyenne, elle entraînera une meilleure productivité, les robots étant en mesure d’œuvrer non-stop. De 13 000 appareils qui trouvent une nouvelle vie par mois, Largo fera passer sa capacité à 25 000 au second semestre 2022. Toutes ces évolutions conduisent la PME à voir plus grand : la surface du site industriel s’étendra cette année de 700 à 1 000 m². Et un déménagement est programmé pour 2024. Largo demeurera sur sa zone d’activités d’accueil de Sainte-Luce-sur-Loire mais migrera dans un site plus adapté à une activité plus soutenue.

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