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Labaa pousse son fauteuil pour calmer l’anxiété des personnes autistes vers les essais cliniques
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Labaa pousse son fauteuil pour calmer l’anxiété des personnes autistes vers les essais cliniques

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La start-up nantaise Labaa débute des essais cliniques pour prouver les bienfaits de son fauteuil, dédié aux personnes autistes afin de calmer leur anxiété. Désormais accompagnée par Atlanpole, la société passe également à la commercialisation et envisage 10 recrutements d’ici 2 ans.

Alexia Audrain a présenté le fauteuil OTO au forum Atlanpole, le 26 janvier 2023 — Photo : Benjamin Robert

C’est l’heure de la démonstration scientifique. Désormais accompagnée par l’incubateur régional Atlanpole, la start-up nantaise Labaa a convaincu le CHRU de Tours de financer à sa charge une étude clinique de 180 000 euros afin de démontrer les bienfaits de son fauteuil sur l’anxiété des personnes autistes. Baptisé Oto, ce dernier possède une forme fermée sur lui-même, et des parois capables de se resserrer sur le corps de la personne. "Les individus atteints d’autisme focalisent leur attention sur ce sentiment d’étreinte délivré par Oto, ce qui réduit leur anxiété", explique Alexia Audrain, fondatrice et directrice générale de Labaa.

Les résultats, prévus pour 2024, permettraient au fauteuil d’être considéré comme un véritable dispositif médical. "Ce gage de sérieux renforcera nos arguments de ventes auprès des hôpitaux de jour, des instituts médico-éducatifs, et autres structures d’accueil. Cela pourrait aussi permettre aux particuliers intéressés d’obtenir une prise en charge", poursuit la fondatrice. Pour autant, la société n’attend pas bras croisés les résultats prévus pour 2024. Elle commercialise d’ores et déjà ses premiers fauteuils à 5 800 €, dans le cadre d’une application bien-être. "Nous espérons en vendre une centaine cette année", dévoile Alexia Audrain, qui souhaite embaucher ces prochains mois pour structurer son équipe, et ambitionne une dizaine de salariés d’ici deux ans.

À la recherche de locaux

À l’origine, ce fauteuil a été réalisé dans le cadre d’un projet de fin d’études, mené en 2019. Dans les centres d’accueil, les éducateurs spécialisés sont souvent obligés d’étreindre les jeunes autistes très forts, voire de les plaquer au sol pour les calmer. Ces séquences sont éprouvantes, surtout lorsque la personne autiste est plus imposante que l’éducateur. Alexia Audrain, ébéniste de formation, a alors travaillé avec l’institut médico-éducatif de Blain, entre Nantes et Redon, pour mettre cette solution au point. "Nous avons multiplié les essais avec les patients du centre afin que Oto soit le mieux adapté à leurs besoins", ajoute Alexia Audrain. Le dispositif retenu contient une télécommande. L’individu applique ainsi lui-même l’étreinte en haut ou en bas du corps selon ses préférences. "Pour le moment, l’assemblage des fauteuils se réalise à l’École Supérieure du Bois à Nantes, mais il nous faudra trouver d’autres locaux pour la montée en échelle".

La télécommande permet à l’utilisateur de régler lui-même la pression des parois — Photo : LABAA

Vers les maladies neurodégénératives

Alexia Audrain entrevoit aussi d’autres débouchés pour Oto. "Des spécialistes de pathologies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer ou Parkinson m’ont contacté, car ils aimeraient installer notre fauteuil dans certains EHPAD. Ils aimeraient réaliser des études évaluant ses effets dans ces pathologies", ajoute la fondatrice. À plus court terme, Oto devrait déjà faire sensation en avril 2023, lorsque la Maison de l’Autisme sera ouverte et inaugurée à Aubervilliers, suite à la Stratégie autisme 2018-2022. Dans ce nouveau lieu, qui se veut devenir un hub national pour informer et soutenir les familles face aux troubles autistiques, nul doute que le fauteuil trouvera de nouveaux adeptes.

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