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Labaa finalise le prototype de son "fauteuil à étreindre" pour personnes atteintes d'autisme
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Labaa finalise le prototype de son "fauteuil à étreindre" pour personnes atteintes d'autisme

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La jeune entreprise nantaise Labaa conçoit et fabrique un fauteuil disposant d’une fonction d’étreinte pour apaiser les personnes souffrant de troubles autistiques. Sa créatrice Alexia Audrain reçoit des demandes de France comme de l’étranger et envisage de commercialiser les 30 premiers d'ici fin 2022.

Alexia Audrain, fondatrice de la société Labaa et conceptrice d’Oto, fauteuil "à étreindre" — Photo : Coralie Monnet

Quand un projet de fin d’études se transforme en démarche entrepreneuriale pour soulager les personnes souffrant d’un trouble autistique ou de maladies neurodégénératives… En janvier, l’ébeniste-designer âgée de 30 ans Alexia Audrain a fondé à Nantes la société Labaa (elle possède 90 % des parts), avec son associé Corentin Lemaître. Dans son "catalogue", un seul produit, Oto, un "fauteuil à étreindre" que l’entreprise conçoit, fabrique et va bientôt commercialiser.

C'est en 2019, dans le cadre d’un projet de fin d’études, qu' Alexia Audrain réalise ce fauteuil. "J’avais répondu au besoin de l’institut médico-éducatif (IME) de Blain, qui manquait de mobilier pour les personnes autistes,explique l'entrepreneuse. J’ai été sensibilisée au fait qu’elles ressentent régulièrement le besoin d’être serrées très fortement, d’être contenues, pour mieux comprendre les limites de leurs corps et ainsi réduire leur tension."

Favoriser l'apaisement et la communication

La jeune ébeniste-designer et l’équipe médico-éducative conçoivent alors le fauteuil avec une fonction d’étreinte. Il est composé "de cellules gonflables, comme des gros coussins, qui viennent appliquer des pressions profondes sur le haut et le bas du corps". Grâce à une télécommande adaptée, l’utilisateur gère en totale autonomie le niveau de pression souhaité. L’apaisement apporté par l’étreinte engendre une meilleure attention, favorisant la communication de la personne souffrant d’autisme et son apprentissage. Oto est également adapté à d’autres troubles neurodéveloppementaux et à des maladies dégénératives types Parkinson et Alzheimer.

Le fauteuil apporte de l’apaisement aux personnes souffrant de troubles autistiques — Photo : Coralie Monnet

Ayant eu de "très bons retours de l’IME et d’autres centres", Alexia Audrain a décidé de créer son entreprise. À ce jour, elle "travaille avec des sous-traitants pour pouvoir produire le fauteuil en plus grand volume." Ce qui nécessite quelques changements de conception et des ajustements en R & D avant d’entrer dans une phase d’industrialisation. Le prototype est quasiment finalisé.

Oto s’adresse avant tout aux structures d’accueil et aux hôpitaux. "Des particuliers m’ont également sollicitée, je vais faire en sorte de répondre à leur demande", précise la dirigeante, soulignant que le fauteuil pourrait faire l’objet d’une prise en charge partielle par la Maison départementale des personnes handicapées.

Des sollicitations à l’étranger

La commercialisation est souhaitée pour fin 2022, avec des pré-commandes lancées avant l’été. S’il est "trop tôt pour évoquer un chiffre d’affaires ou une date d’équilibre financier", Alexia Audrain envisage trente ventes fin 2022, cinquante en 2023. En France, mais aussi à l’étranger. Oto a déjà une petite renommée puisqu’il est devenu en 2021 lauréat français du James Dyson Award, un prix soutenant les projets de jeunes ingénieurs et designers. Cette gratification de la fondation de l’inventeur et industriel anglais James Dyson s’est accompagnée d’un classement dans le top 20 mondial. Ce qui vaut à l’entreprise nantaise de recevoir des sollicitations pour son fauteuil d’Italie comme du Canada, du Royaume-Uni comme d’Amérique du Sud.

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