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La Vendée s’organise pour garder ses pépites numériques
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La Vendée s’organise pour garder ses pépites numériques

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Un accélérateur de startup à la CCI, un pôle numérique aux Sables d'Olonne, des espaces de coworking… Les structures en lien avec le numérique se multiplient en Vendée. Avec le même objectif : inciter les créateurs d’entreprises à rester.

Vincent Nicolas, chargé de développement à la LOCO numérique, accueille les entrepreneurs du digital, à La Roche-sur-Yon — Photo : Loco Numérique

« En Vendée, on a une fuite de nos talents. Beaucoup de jeunes créateurs d’entreprises partent à Nantes. » C'est le constat qu’a fait Charlotte Loizeau, program manager de La Cabine. Ce premier accélérateur vendéen de start-up, créé par la Chambre de commerce et d’industrie de Vendée, accompagnera les jeunes entreprises du digital dans leur développement.

D’octobre à mars, huit « jeunes pousses » seront prises sous son aile gratuitement. Au total, une trentaine de structures, suffisamment matures pour être aidées, ont été repérées dans le département. « Pendant cinq mois, une personne de la CCI sera disponible au quotidien », complète Charlotte Loizeau, qui ne précise pas le budget alloué à cet accompagnement.

Développer le réseau des créateurs d'entreprise

La CCI a fait appel à Start-up Palace, opérateur nantais d’accélérateurs de start-up, pour réaliser la communication et animer la partie formation de ce programme. 12 journées seront proposées aux entrepreneurs afin de les aider à définir leur business model, identifier leurs concurrents… « Il ne faut pas oublier que, dans le monde, 180 personnes ont la même idée de start-up en même temps », souligne Charlotte Loizeau. En parallèle, l'accélérateur veut aider les jeunes créateurs à développer leurs réseaux. 12 chefs d’entreprise du territoire - Cocktail Vision, Atlantic, Cafés Albert, etc - ont accepté d’en devenir mentors.

Ils sélectionneront les candidats lors d’un jury le 20 septembre, puis challengeront les projets à mi-parcours, avant de tester à nouveau les entrepreneurs à la fin du programme. « Le tissu entrepreneurial est très resserré ici. Si on rencontre les bonnes personnes, ça peut aller vite », poursuit Charlotte Loizeau. Et La Cabine peut d'ailleurs compter sur un parrain vendéen de taille : Frédéric Mazzella, fondateur de Blablacar.

Dans le même temps, le Village by CA s'est associé à l'agence de développement économique Oryon pour aider les entrepreneurs vendéens à accélérer leurs projets. « Il y a un ADN particulier en Vendée, il faut que les entreprises qui y naissent, y restent », lance Claire-Lise Moreau, qui accompagnera des entreprises en phase de maturité plus avancée que celles prises en charge par La Cabine. « Nos missions seront complémentaires », poursuit la chargée d'événementiel.

Capter les étudiants à la sortie de l’école

Inciter les talents vendéens à rester, c’est aussi l’objectif de Numerimer, pôle numérique qui ouvrira ses portes en octobre aux Sables d’Olonne. L’idée : associer dans un même bâtiment une école d’ingénieurs, une pépinière d’entreprises et un espace de co-working. Le tout, à proximité d’un data center et de plusieurs entreprises du digital. « Les futurs ingénieurs y seront formés, ils pourront travailler en alternance dans les entreprises de la région. Puis, pourquoi pas, créer leur propre startup dans les locaux de Numerimer », envisage Yannick Moreau, président de l’agglomération des Sables, qui finance un tiers de ce projet à 1,5 million d’euros. La Région prend en charge les deux tiers restants. L’objectif est de « donner les moyens aux jeunes de rester vivre et travailler aux Olonnes. »

Le centre numérique Numerimer aux Sables d'Olonne — Photo : Jéromine Doux

Pour la Loco Numérique, implantée à La Roche-sur-Yon il y a quatre ans, l’objectif premier est aussi de limiter la fuite des talents. Et d’en attirer d’autres. « Aucune entreprise, sur les quatorze accueillies au sein de la pépinière, n’a quitté l’agglomération depuis que la Loco existe, se réjouit Sébastien Bonnet, co-directeur d'Oryon, qui a déployé la structure. En plus, on a hébergé un tiers d’entreprises extérieures au territoire. »

Des Nantais en Vendée

Car si les Vendéens s’expatrient à Nantes, l’inverse peut aussi être vrai. Pour Marc-Antoine Bouzigues, qui travaille au sein de la Loco, « le dynamisme économique, le plein-emploi, avec l’exemple des Herbiers, le cadre de vie et le prix des loyers » inciteraient certains créateurs d’entreprise, notamment nantais, à s’installer un peu plus au sud. Des constats qui ont incité La Roche-sur-Yon Agglomération, gestionnaire de la Loco, à élargir la pépinière et l’espace de coworking de 900 m2. « Jusqu’à vingt-cinq entreprises pourront prochainement y être accueillies. »

Selon l’Observatoire régional des compétences numériques (ORCN), la Vendée comptait 130 établissements digitaux en 2016. Un chiffre qui a augmenté de 19 % en cinq ans. Pour autant, le département n’héberge qu’une entreprise du digital sur dix, à l’échelle des Pays de la Loire.

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