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La start-up nantaise AIherd au petit soin des vaches laitières et des éleveurs
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La start-up nantaise AIherd au petit soin des vaches laitières et des éleveurs

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AIherd équipe en février ses premières fermes de son outil permettant de monitorer, à l’aide de l’intelligence artificielle, les élevages bovins. La start-up nantaise projettant 7 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici 2022 a des ambitions européennes et pourquoi pas nord-américaines.

Quentin Garnier, président d’AIherd : "L’idée est d’apporter à l’éleveur une information accessible et utile." — Photo : Aiherd

Faire gagner 500 euros par an et par vache aux éleveurs. L’argument pourrait en convaincre plus d’un. La start-up AIherd (AI pour intelligence artificielle et herd pour troupeau), née à Nantes en avril 2020 et installée à la Cantine numérique, équipe en février des fermes en Loire-Atlantique, Normandie et Belgique. Elles testeront son système de monitoring des élevages bovins laitiers développé en partenariat avec le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) de Saclay (Essonne).

" Le métier d’éleveur est difficile, imposant une disponibilité presque continue, remarque Quentin Garnier, président et fondateur d’AIherd, par ailleurs vétérinaire. L’un des principaux problèmes auquel les éleveurs sont confrontés est la détection de pathologies ou d’éléments zootechniques comme le moment pour inséminer une vache, la soigner, etc. "

" Nous sommes capables de tout voir "

C’est pour remédier à ces difficultés qui se présentent à l’agriculteur qu’intervient l’outil d’observation de l’élevage développé par la start-up. À partir d’un système de vidéosurveillance installé dans l’étable, combiné à l’intelligence artificielle, nous utilisons un logiciel du CEA initialement développé pour des applications de sécurité et de vidéosurveillance en partenariat avec Thales"), des données brutes sont fournies. Celles-ci sont de plusieurs ordres comme la position de l’animal, son comportement, etc.

" À partir de ces données, nous réalisons une analyse. L’éleveur disposera d’une interface où il réceptionnera à la fois les images de la vidéosurveillance et où il bénéficiera, grâce à l’analyse, d’alertes et d’informations accessibles et utiles ", souligne Quentin Garnier. Qui précise : " Nous sommes capables de tout voir et analyser, ce que font les animaux, où ils sont, les maladies, la boiterie, les chaleurs… "

D’abord la France et le Benelux puis l’Europe

La start-up composée d’une équipe de huit personnes à laquelle se greffent trois chercheurs du CEA travaillant à plein temps sur le projet, se concentre pour l’instant sur le bovin. " Les données de cet élevage sont les plus valorisables, la santé des vaches a par exemple un impact sur la production de lait, observe son président, et elles sont plus faciles à reconnaître les unes des autres. " S’il n’est pas exclu qu’à l’avenir AIherd se tourne vers les marchés de la volaille ou du porc, celui du bovin est aussi le plus important en volume.

L’objectif est d’accrocher 10 % de celui-ci sur la France et le Benelux, ce qui permettrait d’atteindre 7 millions d’euros de chiffre d’affaires à l’horizon 2022. Mais les ambitions ne s’arrêtent pas là, comme le précise Quentin Garnier : " Il y a 180 millions de bovins en Europe, et si nous pouvions, à plus long terme, conquérir 20 % de ce marché, nous serions très contents. Et il n’y a aucune raison pour que nous n’allions pas investiguer l’Amérique du Nord où le nombre de vaches est quasi équivalent à celui de l’Europe. "

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