Transmission en douceur pour Ciné Digital. Créé dans les années 1950 en région nantaise, l’équipementier des exploitants de cinéma (85 salariés, dont 50 à Nantes, 30 M€ de CA en 2022) change de main dans la continuité. À la faveur de la sortie du capital de ses dirigeants historiques, Jean-Noël et Nicole Fagot, Étienne Roux, directeur général depuis 2018, monte au capital. Il est accompagné dans ce MBO par les investisseurs historiques et actionnaires majoritaires de l’entreprise : Crédit Mutuel Equity et Sodero Gestion, à travers son fonds Transmettre et Pérenniser. Le financement senior est apporté par Banque Populaire Grand Ouest, CIC Ouest et Caisse d’Épargne Bretagne Pays de la Loire. "Nous sommes présents au capital de Ciné Digital depuis 2002. À l’époque, nous avions aidé les dirigeants sortants à reprendre la société, dont nous accompagnons aujourd’hui la transmission dans la continuité, en préservant son indépendance financière. L’idée est d’organiser une autre opération dans cinq à sept ans pour permettre à Étienne Roux de prendre le contrôle du groupe. Nous avons la particularité d’investir sur fonds propres en nous inscrivant sur un temps long", explique Romain Freismuth, directeur de participations chez Crédit Mutuel Equity.
3 400 salles de cinéma équipées
Leader sur son marché de niche, Ciné Digital équipe plus de la moitié des 6 200 salles de cinéma hexagonales en systèmes de projection, de sonorisation, d’affichage dynamique et de billetterie. Présente, outre Nantes, à Bordeaux, Paris, Marseille et Lyon, l’entreprise a maillé le territoire pour pouvoir intervenir en moins de 4 heures, 7 jours sur 7, chez ses clients. Pour poursuivre son développement, Ciné Digital peut compter sur plusieurs marchés de renouvellement. "Nous sommes à l’amorce d’une rupture technologique dans le domaine de la projection, avec l’arrivée en fin de vie des projecteurs à lampe, qui vont être remplacés par des modèles lasers consommant deux fois moins d’électricité. Pour maintenir leur niveau de qualité et personnaliser l’expérience des spectateurs, les exploitants font également appel à de nouvelles technologies sonores immersives, de type Dolby Atmos", analyse Étienne Roux.
Solutions logicielles et export
Ciné Digital mise également sur un autre relais de croissance : l’édition logicielle. "Les salles de cinéma ont beaucoup souffert pendant les années Covid. Elles ont perdu du personnel et cherchent à optimiser leurs process en s’appuyant sur des partenaires extérieurs comme nous, qui disposent à la fois des compétences humaines et des briques technologiques", indique le dirigeant. En réponse à ces besoins, Ciné Digital développe des solutions logicielles et des services associés. Cette activité logicielle a l’avantage de s’exporter. "Nous sommes présents sur les cinq continents. Le chiffre d’affaires est marginal, mais les marges élevées nous offrent une belle rentabilité. De plus, c’est le moyen de nous donner de la visibilité et de nous confronter aux autres pays pour enrichir nos produits en fonctionnalités", conclut Étienne Roux. Le dirigeant envisage l’avenir avec optimisme au regard de l’embellie de la fréquentation des salles obscures au premier trimestre 2023.