La vie reprend à Atlantique Boissons Nantes, situé dans la zone industrielle de Carquefou. Temporairement. Depuis le lundi 15 mars, le grossiste écoule environ 10 % de son stock, soit près de 100 000 cols (bouteilles de différents formats) auprès du grand public via des commandes passées sur le net et un retrait en drive. Du jamais vue dans l’histoire de la PME.
L’activité du grossiste, qui rayonne sur la Loire-Atlantique et une partie de la Vendée, est tournée à 97 % vers les cafés-hôtels-restaurants et l’événementiel (les 3 % restants sont essentiellement les Ehpad et établissements de santé). " Nous travaillions avec la salle nantaise de spectacle Stereolux, le Hellfest, les clubs de sport amateurs, accompagnons le hand et le basket féminin à Nantes ", illustre Fabrice Chiffoleau, le président d’Atlantique Boissons Nantes (57 salariés) et de V2B à Savigny-le-Temple (Île-de-France, 15 collaborateurs).
Des clients quasi à l'arrêt
Deux confinements l’an passé ayant entraîné une rupture presque totale de l’activité pendant plusieurs mois, des clients quasi à l’arrêt (" les établissements qui pratiquent le click & collect ne représentent que 3 à 4 % de notre activité ") : le chiffre d’affaires a souffert. Il est passé pour Atlantique Boissons Nantes et V2B de 30 millions d'euros en 2019 à 12,5 millions d'euros en 2020. " Certains secteurs ont pu se réorienter ou se diversifier, ce n’est pas possible pour nous, remarque Fabrice Chiffoleau, 60 % de nos produits sont des fûts de 30 litres qui font 42 kg et qui nécessitent des techniques et du matériel d’installation. Nous sommes dans le BtoB et le restons ".
L’activité de la PME est par conséquent dépendante de l’évolution de la crise pandémique est des annonces gouvernementales qui en découlent. " Nous abordons 2021 avec une certaine inquiétude, avoue le dirigeant, mais plus pour les clients que pour l’entreprise ". Outre de possibles faillites de bars ou restaurants ou de sociétés dans l’événementielle, ceux à leur tête pourraient être tentés de stopper leur activité pour se diriger vers d’autres métiers. " À la reprise, je ne suis pas certain que tout le monde soit présent ", craint le dirigeant.
Chômage partiel et fonds de solidarité
Atlantique Boissons Nantes est de son côté pour l’instant maintenu à flot. " Le bateau est stabilisé ", métaphorise son président. Première explication : " Les fondamentaux sont sains et solides ", dit-il. Autrement dit, la trésorerie est pour l’instant suffisante pour garder la tête hors de l’eau. Autre paramètre qui assure à la PME de ne pas sombrer, le recours au chômage partiel depuis l’an passé pour l’ensemble des salariés. Enfin, Atlantique Boissons bénéficie depuis décembre du fonds de solidarité, une aide de 200 000 € mensuels permettant de prendre en charge une partie des coûts fixes. " Tant que nous aurons cette aide, nous pourrons tenir ", conclut Fabrice Chiffoleau.
