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La plateforme Wiker veut devenir un "Facebook" rural
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La plateforme Wiker veut devenir un "Facebook" rural

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Dylan Deshayes a créé Wiker, une plateforme qui relaie les informations locales des communes, de l’agenda culturel aux événements sportifs. Il voudrait désormais analyser les données en open source des collectivités pour créer du contenu utile à la promotion de la vie locale.

— Photo : Wiker

C’est un site web qui s’est donné pour mission de créer un réseau social bien réel en redynamisant l’économie locale. Wiker est une plateforme en ligne qui recense les actualités et les événements d’une cinquantaine de villes de moins de 20 000 habitants, toutes situées dans la région nantaise pour le moment. La première inscrite était Donges, la ville natale du fondateur de Wiker, Dylan Deshayes. C'est en revenant vivre dans cette petite ville près de Saint-Nazaire que ce trentenaire, ingénieur informatique, a constaté qu’a priori il ne s’y passait pas grand-chose. « Tout le monde me parlait de Nantes mais moi, je voulais savoir ce qu’il se passait dans ma ville. Or, pour cela, il fallait que j’aille sur les 50 sites des 50 associations locales ». Résultat : chronophage et pas pratique, la démarche révèle, selon lui, en partie, le manque de vie locale.

Un million de chiffre d’affaires d’ici à 3 ans

La mairie lui laisse alors reprendre la gestion d’un site où il rassemble toutes les informations locales, les rendez-vous des associations, les événements sportifs, les bons plans. Et le site augmente sa fréquentation de 40 %. Savenay, Prinquiau, Blain… Il duplique le principe dans les villes voisines et affine son business model. La plateforme reste gratuite pour les associations et les particuliers. Les commerçants peuvent s’inscrire gratuitement mais doivent payer 30 euros par mois pour publier leurs propres actualités sur le site et dans l’agenda qui reste la partie la plus consultée par les lecteurs. Ils peuvent ainsi valoriser leur activité, ce qui promeut l’économie locale et encourage les circuits courts.

Créer du contenu avec les données des collectivités

Pour animer les pages des communes, il missionne un représentant local chargé de partager les informations. « Cela lui demande une heure par jour », estime Dylan Deshayes. À Blain, c’est un mandataire immobilier qui s’en occupe, ailleurs c’est une agence de communication. La plupart d’entre eux sont des commerçants. Ces animateurs récupèrent 60 % du chiffre d’affaires généré, ce qui équivaut à un petit salaire. Wiker, quant à lui, vise les 110 000 euros de chiffre d’affaires en 2020, deux fois plus qu’en 2019. Objectif : atteindre les 1 million d'euros de chiffre d'affaires d’ici à trois ans. Pour passer la vitesse supérieure, le développeur web compte apporter davantage de contenus en faisant parler les données des communes que ce soit sur le patrimoine, les événements culturels, les infos pratiques. « Depuis la loi Notre, les collectivités doivent publier des données en open data. Avec les PME nantaises Matière Noire et Smartmydata, nous voulons développer un connecteur universel qui permet de collecter et de rendre ses données accessibles quel que soit le format de la source », explique Dylan Deshayes. Il se donne jusqu’à juin pour développer la solution.

Wiker voudrait enregistrer 200 communes d’ici fin 2020 et espère aussi dupliquer le concept à l’étranger. « Nous avons échangé avec des partenaires en Roumanie ou en Suède et on se rend compte qu’ils ont la même problématique de lien social dans leurs villes moyennes ». Une antenne devrait ouvrir en Espagne d’ici la fin de l’année. Wiker a déjà opéré une première levée de fonds de 300 000 euros auprès d’investisseurs privés.

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