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La manufacture de plume vendéenne Interplume s’engage à produire sans polluer
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La manufacture de plume vendéenne Interplume s’engage à produire sans polluer

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La manufacture de plume et duvet vendéenne Interplume investit chaque année de 5 à 7 % de son chiffre d’affaires pour produire en polluant le moins possible. Une démarche qui répond aux exigences de ses clients, en premier lieu l’industrie du luxe. La PME de Sainte-Hermine convoite, d’ici fin 2022, le niveau de certification le plus élevé en matière environnementale.

Jean-Philippe Catusse, président d’Interplume : "Produire français ça ne marche pas seulement car nous sommes plus chers."

Le savoir-faire français n’est pas le sésame exclusif pour convaincre. Jean-Philippe Catusse, président de la manufacture de plumes et duvets Interplume à Sainte-Hermine en Vendée, a fait sien cet adage. "Nous avons beau être bons qualitativement, en France nous ne sommes pas les moins chers", appuie le dirigeant.

Les plumes valorisées en Vendée voyagent jusqu’au Japon ou en Chine, vers les pays scandinaves ou encore l’Angleterre : 80 % de l’activité est orientée vers l’export. La PME fournit les secteurs de l’ameublement comme ceux de la literie et du textile dont des industries du luxe.

Pour convaincre et aller au-delà du Made in France, Interplume se fixe pour credo de "donner une valeur ajoutée" à ses produits. En l’occurrence, prouver qu’ils sont fabriqués de manière "propre".

L’entreprise a sa propre station d’épuration

L’un des aboutissements de la démarche devrait se concrétiser fin 2022. Interplume candidate pour obtenir le plus haut niveau de certification dans le domaine. "Il permettrait à nos clients d’étiqueter leur produit Made In Green, un label mondial", précise le dirigeant. Il couronnerait une dizaine d’années d’investissements destinés à rendre le process plus vertueux. Chaque année, entre 5 et 7 % du chiffre d’affaires, qui évolue entre 10 et 12 millions d’euros suivant les exercices, finance des projets environnementaux.

L’un des plus gros budgets sur ce site classé l’équivalent de Seveso pour le textile, est la station d’épuration qui lui est propre. Elle a la capacité de celle d’une commune de 25 000 habitants. "Nous recyclons notre eau, soit en la réutilisant, soit en irriguant les champs alentour, explique Jean-Philippe Catusse. Nous investissons en permanence pour améliorer le process d’épuration de manière naturelle, car nous n’utilisons que des bactéries, pas de produits chimiques."

La grippe aviaire affecte l’activité

Guidée par la volonté d’avoir "cinq années d’avance sur les normes", l’entreprise étudie "tout ce qui peut faire baisser le bilan carbone." Voici cinq ans, Interplume s’est engagé dans l’unité de méthanisation située à proximité de ses locaux. C’est elle qui chauffe l’eau nécessaire au lavage des plumes. En parallèle, les leds ont remplacé les ampoules classiques, l’éclairage photovoltaïque est pour partie mis en place, avant de le développer ou de lui préférer l’éolien. "Nous voulons rendre plus propre notre site et poursuivons la réflexion", note le président. Cet engagement environnemental se conjugue avec le respect des normes sanitaires inhérentes à l’activité de la PME et qui, elles, garantissent, auprès des clients notamment étrangers, un blanc-seing vétérinaire.

Interplume se fournit en plume à 85 % auprès des abattoirs de la filière agroalimentaire des Pays de la Loire. La région ayant été frappée ces derniers mois de manière violente et inédite par la grippe aviaire, l’activité de la PME a été ralentie, affectant le chiffre d’affaires à hauteur de 10 %. "Mais nous avons conservé l’emploi, note Jean-Philippe Catusse. Une partie de l’approvisionnement français a été maintenue et nous avions élargi notre spectre en allant chercher de fournisseurs dans l’Union Européenne."

Les plus grandes plumes des canards sont destinées à la chimie fine. Elles contiennent de la kératine, utilisée principalement pour la cosmétique (shampoing, vernis… ) et de la cystine et carbocistéine à destination de l’industrie pharmaceutique. Si ces plumes représentent de 30 à 40 % des volumes, elles ne concentrent que 2 à 3 % du chiffre d’affaires. L’essentiel de l’activité est tourné vers les secteurs de l’ameublement (coussins, assises etc.), la literie (oreillers, traversins, couettes…) et le prêt à porter principalement pour le luxe et le sportswear. C’est ainsi que la marque Chevignon a fait appel à Interplume pour concevoir, en 2020, une doudoune 100 % fabriquée en France.

Vendée # Industrie # Banque # Fabrication de meubles # Chimie # Services # International
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