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La Manufacture Bontemps veut devenir la marque de chaussure de référence à Nantes
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La Manufacture Bontemps veut devenir la marque de chaussure de référence à Nantes

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Édouard Leveau vient de créer La Manufacture Bontemps. Après un parcours dans le luxe et à l’étranger, ce technicien de la chaussure y fabrique des chaussures 100 % made in France, avec la volonté de devenir la marque de référence de la région nantaise.

Édouard Leveau, fondateur de la Manufacture Bontemps, à Bouguenais — Photo : David Pouilloux

Le créateur

Édouard Leveau a 26 ans. Formé à Romans-sur-Isère (Drôme), haut lieu de la chaussure en France, le lycéen y décroche un bac pro, et devient "le technicien" selon un de ses formateurs. Un technicien qui va 30 % plus vite que les camarades de sa promotion et adore les défis. Il travaille ensuite pour des marques de luxe (Corthay) et fait des stages en Italie et au Portugal, deux pays maîtres dans l’art d’avoir conservé leur industrie de la chaussure. "J’ai appris énormément à l’étranger, notamment l’organisation de la production, assure le jeune créateur d’entreprise. J’aurai pu créer une marque en France, et sous-traiter au Portugal ou en Italie, y compris avec des matières premières françaises, mais je tenais à attaquer le problème au cœur, c’est-à-dire manufacturer en France et recréer du savoir-faire." Voilà un an, il fonde la Manufacture Bontemps à Bouguenais, en Loire-Atlantique.

Le concept

Édouard Leveau a les idées claires. En fondant son entreprise, il veut trois choses : "Mettre en place un atelier en France, acheter ses matières premières auprès de fournisseurs français et fabriquer un produit à moins de 300 euros." Le jeune fondateur a conscience qu’il faut marquer sa différence, pour sortir du lot et vendre sa production, surtout à un prix qui n’est pas forcément grand public. "Notre différence première, c’est qu’il n’existe pas d’autres marques qui aient créé leur propre manufacture pour se lancer, dit-il. Nous sommes sur 100 m2, à Bouguenais, les clients peuvent venir nous voir dans notre atelier. Nos machines datent des années vingt, trente, cinquante, et la plus récente date des années quatre-vingt. C’est du made in France. Mais on ne se cache pas derrière ça pour vendre. Les clients nous achètent des chaussures en premier lieu parce qu’elles sont belles ".

Le style de ses chaussures ? Des chaussures de ville, classiques, coloris marron ou noir, dans un style des années cinquante, où il pioche son inspiration, avec des semelles à crans, façon rangers. "La Land Rover de la chaussure", résume-t-il.

Pour réduire ses coûts, Édouard Leveau utilise le cuir de manière optimisée, en réduisant au maximum les chutes. "Le cuir est une matière écoresponsable, un déchet issu de la consommation de viande des animaux." Durée de vie ? 10 ans, 20 ans. "Et elles sont réparables."

Le prix ? 265 euros la paire. "Au Portugal, où des marques françaises sous-traitent beaucoup, le coût de production est d’environ 30 à 40 % de moins qu’en France. C’est la même chose avec les matières premières. Si j’achète le cuir en France, je le paie 62 euros le mètre carré, contre la moitié de ce prix en Europe de l’est. C’est la même chose avec les lacets ou les semelles." Le résultat ? " C’est la différence entre un produit à 150 euros et un autre à 250 euros." Pour lui, il est impossible de fabriquer une paire de chaussures 100 % made in France qui sera vendue à moins de 200 euros en boutique.

Les perspectives

Édouard Leveau mise en premier lieu sur une notoriété locale pour affirmer sa marque. Pour l’année 2022, année de lancement, il fera 25 000 euros de chiffre d’affaires pour six mois d’activité avec à ses côtés un apprenti. Pour 2023, "je vise les 50 paires par mois, et 600 paires par an, à deux salariés." Il souhaite aussi être présent dans des boutiques à Nantes, pour que les Nantais puissent les essayer. Il pense alors atteindre 85 000 euros de chiffre d'affaires et 10 boutiques où l’on trouvera ses chaussures. Pour 2024, Édouard Leveau prévoit l’embauche d’un troisième salarié et l’arrivée d’un autre apprenti, avec l’objectif de 1 000 paires par an et la présence dans 50 boutiques en France. L’international ? "Oui, l’Asie, où le made in France est apprécié et les prix plus élevés."

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