Quel est le point commun entre le producteur de fruits La Casa del Limon en Espagne, l'éditeur de logiciel de gestion de flotte automobile Fleeti en Pyrénées-Atlantiques, et les deux amis d’école qui ont créé La Tribu, société œuvrant dans le commerce équitable ?
Ces trois entreprises ont fait appel, pour se financer, à la fintech nantaise We Do Good et ses 7 salariés (chiffre d'affaires non communiqué). La plateforme vient de franchir la barre symbolique des 100 projets soutenus puisque son compteur affiche, fin octobre, le nombre 107. Depuis la création de la plateforme en 2015 (la société a, elle, été créée en 2013), ce sont plus de 5 millions d’euros de financement qui ont été récoltés.
Plutôt des projets BtoB
Selon le cofondateur et président de We Do Good Jean-David Bar, le modèle de la fintech nantaise est unique en France. Elle a en effet la particularité d’être une plateforme de financement participatif en royalties. Autrement dit, elle permet aux entrepreneurs de lever des fonds en échange du versement aux investisseurs, pendant une durée déterminée, d’un pourcentage sur le chiffre d’affaires réalisé. Un contrat est établi, fixant notamment cette part sur le chiffre d’affaires. De son côté, We Do Good se finance « en récupérant un pourcentage sur les flux qui passent par la plateforme », observe Jean-David Bar. « Nous accompagnons essentiellement les entreprises en amorçage, c’est-à-dire souvent au moment de la commercialisation de leur produit, ainsi que beaucoup d’entreprises en BtoB, à la différence d’Ulule ou KissKissBankBank, qui sont plutôt adaptées aux entreprises en BtoC. »
Ainsi à titre d’exemple, fin octobre, 132 personnes ont investi plus de 49 000 euros dans la Casa Del Limon, six personnes 97 000 euros dans Fleeti et 246 investisseurs 105 000 euros dans la Tribu.
Des visées sur les marchés anglophones
Malgré « un ralentissement pendant le confinement », Jean-David Bar note « une belle reprise depuis août, qui est habituellement un mois calme, ce qui nous laisse espérer une belle fin d’année ». L’entreprise, « rentable en 2018 », projette des investissements, notamment pour « améliorer techniquement la plateforme et conquérir nouveaux marchés. » Lesquels sont à l’international, et principalement « les pays anglophones avec une priorité sur le Royaume-Uni », fait savoir le président. Un nouvel associé, Frédéric Joseph, a rejoint cette année We Do Good, pour justement s’y implanter. « Au Royaume-Uni, remarque Jean-David Bar, ce type de financement avec des versements indexés sur le chiffre d’affaires est bien plus connu et développé qu'en France, et ce depuis une dizaine d’années. » À We Do Good, désormais, de s’y faire une place.