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La croissance des isolants en carton de Bat’Ipac se construit grâce à la transition écologique
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La croissance des isolants en carton de Bat’Ipac se construit grâce à la transition écologique

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Produisant des blocs de cartons brevetés destinés à l’isolation des logements, Bat’Ipac devrait bénéficier de la nouvelle réglementation environnementale sur la construction, en vigueur depuis janvier. La TPE nantaise espère faire évoluer son chiffre d’affaires de 200 000 euros à 5 ou 6 millions dans les cinq ans.

L'Ipac (Isolant, Porteur, Alvéolaire, Cellulosé) de la TPE nantaise Bat'Ipac, dirigée par Alain Marboeuf, a fait l'objet d'un brevet déposé dans une vingtaine de pays européens — Photo : Cyril Raineau

Il fut un temps où l’idée faisait l’objet de certaines plaisanteries condescendantes. Le projet de "maisons en carton" de Bat’Ipac est pourtant devenu réalité. La TPE de trois collaborateurs, basée à Saint-Aignan de Grand Lieu (Loire-Atlantique), fabrique des blocs de carton ondulés destinés à l’isolation, pour tous types de bâtiments. Depuis la création de l’entreprise en 2012, une centaine de projets s’est concrétisée en France.

Vinci, Bouygues et Eiffage intéressés

La réglementation RE2020 imposant depuis le 1er janvier 2022 de nouvelles normes environnementales devrait donner un coup d’accélérateur à l’entreprise fondée et présidée par Alain Marboeuf. Elle tend notamment à la décarbonation des constructions. Bat’Ipac faisant, depuis son origine, de la transition écologique l’un de ses credo, se voit aujourd'hui appelé par les majors du BTP que sont notamment Vinci, Bouygues et Eiffage. Et caresse l’espoir de voir son chiffre d’affaires passer de 200 000 euros en 2021 à 5 ou 6 millions d’euros d’ici cinq ans.

Le produit conçu par la TPE a fait l’objet d’un brevet déposé dans une vingtaine de pays européens. L'Ipac (Isolant, Porteur, Alvéolaire, Cellulosé) a été inventé par un ancien directeur d’Esat aujourd’hui retraité, Hubert Lê. Il s’agit de blocs de cartons recyclés et alvéolés de 5 à 25 cm d’épaisseur utilisables pour les ossatures extérieures de mur et toit, les cloisons intérieures, le doublage intérieur et extérieur et les sols.

Pour la fourniture de la "matière première" qu’est le carton recyclé, Bat’Ipac s’appuie sur le géant anglais de l'emballage DS Smith Packaging (360 usines en Europe). "15 % seulement de la ressource planétaire de carton est utilisée, remarque Alain Marboeuf, et ce papier carton est recyclable neuf fois sur lui-même." Autrement dit, la ressource est bien là pour répondre à la demande du marché du bâtiment. En outre, le recyclage effectué par DS Smith se veut respectueux de l’environnement (l’eau nécessaire au process est par exemple recyclée).

Répondre rapidement à la demande

Pour porter les futurs développements et répondre aux éventuelles demandes de grands groupes, Bati’Pac déploie un modèle économique où la flexibilité est le maître-mot. À ce jour, selon le carnet de commandes, entre 5 et 7 travailleurs de l’établissement d'aide par le travail (Esat) de Rezé se déplacent à Saint-Aignan pour fabriquer l’Ipac. "L’idée est que demain, nous puissions aller vite en développement. Nous pourrions nous appuyer sur d'autres structures d'insertion implantées en France dont les Esat, qui représentent au total 200 000 personnes. Nous serions en mesure de lancer en un mois une ligne de production pour produire et fournir de l’Ipac localement. Au-delà de l’insertion sociale des travailleurs, nous serions au plus près du donneur d’ordre final."

Pour l’étranger, autre axe de croissance de la TPE, c’est une démarche différente qui est envisagée par Bati’Pac. L’entreprise ne souhaite pas s'exporter mais autoriserait l’utilisation de l’Ipac dans le cadre d’une concession de licence de brevet. Des candidats allemands et belges se sont déjà manifestés.

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