La coopérative VST (ex Vendée Sani Therm), membre du réseau ORCAB, vient tout juste d’inaugurer son nouveau siège social à La Ferrière, en Vendée. Ce chantier comprend une extension de 3 000 m² et 1 800 m² de bâtiments rénovés, incluant une salle de sport, une salle d’activités et une salle de repos. Cet investissement de 7 millions d’euros illustre les nouvelles ambitions de la première coopérative d’achats des artisans en France. Depuis sa création en 1976, celle-ci a, en effet, connu une croissance ininterrompue, dont le rythme s’est fortement accéléré depuis 2020. En six ans, son chiffre d’affaires a augmenté de 94 % pour s’établir à 226 millions d’euros. En cinq ans, elle a créé 130 emplois et porté ses effectifs à 415 salariés, malgré les difficultés de recrutement en Vendée. Enfin, elle compte désormais 800 entreprises adhérentes, contre 500 en 2016.
800 adhérents
Spécialisée à l’origine en plomberie chauffage, elle a élargi ses activités aux plaquistes, électriciens, couvreurs et carreleurs. Le nombre de ces derniers a fortement progressé atteignant 150 professionnels. La majorité des adhérents de VST emploie 6 à 7 salariés. Environ 200 sont des entreprises unipersonnelles ou avec un salarié. D’autres encore ont connu une croissance fulgurante, à l’image de celle de Christian Fauchet, président de la coopérative et chauffagiste, dont la société est passée de 6 à 75 salariés.
Développement géographique
Parallèlement à l’essor de ses adhérents, VST a étendu son maillage géographique. Rayonnant sur les départements de la Vendée, de la Loire-Atlantique et du Maine-et-Loire, elle a fusionné, en 2017, avec la coopérative Cosesac, implantée dans les Deux-Sèvres et la Vienne. "Aujourd’hui, VST est la première coopérative d’artisans en France par la taille. Notre modèle qui a rencontré beaucoup de résistance à ses débuts de la part des distributeurs classiques et des industriels a fait ses preuves. Nous voulions que les artisans deviennent indépendants et autonomes. Nos adhérents sont aujourd’hui fidèles, rentables et mieux organisés. C’est important, car cela permet, en zone rurale, de garder des artisans de proximité", explique Thierry Orieux, directeur général de SVT. En rejoignant VST, Cosesac a ainsi vu son chiffre d’affaires passer de 10 à 46 millions d’euros sur les départements de la Vienne et des Deux-Sèvres.
Nouvel élan depuis le Covid
Le Covid a encore donné un nouvel élan à la coopérative. "Les artisans se sont rendu compte pendant cette période que la coopérative était plus agile que les distributeurs. Aujourd’hui, alors que nous connaissons une période de forte inflation, nous avons constitué des surstocks importants. Cela nous permet de différer la hausse des prix que nous sommes à même de faire passer. Notre objectif est d’impacter positivement les entreprises de nos adhérents en leur proposant des services adaptés. De ce fait, beaucoup d’artisans souhaitent nous rejoindre", indique Thierry Orieux.
Pour contribuer à la performance de ses adhérents VST met à leur disposition des moyens mutualisés dans les domaines de l’achat, de la logistique, de la vente, de la communication, etc., ainsi que des infrastructures qui ont été considérablement développées depuis 2020. "Dans un contexte économique favorable, nous avons lancé un grand programme d’investissement et de développement en poursuivant un double objectif : améliorer le service aux artisans et le bien-être des salariés", souligne Christian Fauchet.
Ce programme a débuté, en 2020, par l’agrandissement de la plateforme logistique des Essarts. Celle-ci a été portée à 17 000 m² de surface couverte, moyennant un investissement de 8 millions d’euros. L’emplacement stratégique du site lui permet de desservir les départements de Vendée, de Loire-Atlantique et du Maine-et-Loire.
5 salles d’expositions mutualisées
VST a ensuite investi pour se développer dans la Vienne. Dans cette perspective, un terrain de 15 500 m² a été acquis en 2020. Il abrite désormais un dépôt de 2 000 m² et une salle d’exposition de 900 m² qui ouvrira ses portes à l’été 2023. La coopérative ACEM, installée sur le même site, aura également une salle d’exposition de 900 m². Les deux showrooms constitueront l’espace d’exposition le plus important de la Vienne. L’investissement total se monte à 6, 5 millions d’euros. "Ces outils représentent un vrai support pour nos adhérents de la Vienne qui ne disposaient pour seul outil de commercialisation que d’un catalogue. Dans la Vienne comme ailleurs, nous demeurons fidèles à notre stratégie de protéger le circuit professionnel en ne travaillant jamais en direct avec les particuliers. Nos salles d’exposition constituent un outil commercial mis à la disposition de nos artisans, avec un taux de concrétisation de 95 %", avance le directeur général de VST. Les 200 adhérents de VST en Loire-Atlantique vont également bénéficier d’un tel équipement. La salle d’exposition du site de Vertou, près de Nantes, est en cours de rénovation. Le projet représente un investissement de deux millions d’euros pour une livraison attendue au printemps 2024. Au total, VST met à la disposition de ses adhérents cinq salles d’exposition, sous la marque Artipôle.
23 millions d’euros investis depuis 2020
Ajoutés à la rénovation du siège social, ces investissements cumulés atteignent 23 millions d’euros sur un peu plus de deux ans, soit 10 % environ du chiffre d’affaires de la coopérative. "Nous avons la confiance des banques. En 2022, tous nos métiers ont été en croissance. En 2023, la conjoncture est plus difficile avec des constructions neuves et un marché de l’immobilier en baisse. Mais les carnets de commandes de nos adhérents sont bien remplis et la transition énergétique offre des perspectives intéressantes. Le marché devrait se rééquilibrer en 2023, mais nous connaîtrons une nouvelle année de croissance après les 20 % de l’exercice 2022", pronostique Thierry Orieux.
Troisième plateforme logistique
Forte de cette confiance, la coopérative ne réduit pas la voilure. Bien au contraire. Elle s’apprête, en effet, à injecter 20 millions d’euros supplémentaires dans la construction d’une troisième plateforme logistique, qui devrait voir le jour d’ici 2025 à Chavagnes-en-Paillers, à la limite de la Vendée et de la Loire-Atlantique. D’une surface de 18 000 m², elle viendra compléter la plateforme de La Ferrière et celle des Essarts, déjà arrivée à saturation. Le futur site accueillera l’activité carrelage et les 12 000 références de plomberie et d’électricité dans une organisation par métier pour optimiser les déplacements et économiser les kilomètres parcourus. "Dans le contexte d’un marché de l’emploi hypertendu en Vendée et pour améliorer les conditions de travail, deux systèmes de picking automatisés seront mis en place", indique Thierry Orieux. Néanmoins, l’entrée en fonctionnement du site s’accompagnera de la création de 50 personnes emplois.
