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La confiserie Bonté-Pinson fait perdurer le berlingot nantais
Vendée # Agroalimentaire

La confiserie Bonté-Pinson fait perdurer le berlingot nantais

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Créatrice du berlingot nantais, la confiserie Bonté-Pinson perpétue, aujourd’hui encore, la tradition. Si la crise du coronavirus a ralenti la société, cette dernière ne s'est pas arrêtée puisque 50 % de ses commandes ont été maintenues. Même en temps de crise, la confiserie parvient donc à s'imposer sur un marché de la confiserie mondialisé, où le bonbon cuit n’a plus vraiment la cote.

La confiserie Bonté-Pinson est implantée en Vendée depuis 2011. — Photo : Jéromine Doux - JDE

L’histoire débute en 1895. À l’époque, près d’une dizaine de confiseries nantaises se partage le marché du berlingot. La confiserie Pinson s’implante près du canal Saint-Félix « où les navires débarquent l’or blanc : le sucre venu des îles », raconte la société. Mais avec l’arrivée des bonbons et des chewing-gums américains, le bonbon à sucre cuit perd des parts de marchés. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, il ne reste ainsi que deux confiseries nantaises : Pinson et Bonté. Plusieurs décennies plus tard, en 2006, les deux fabricants de Berlingots décident de fusionner. Puis la confiserie Bonté-Pinson est rachetée par Patrick Rangeard, l’actuel dirigeant, qui cherche vite de nouveaux locaux pour moderniser ses ateliers. C’est finalement en Vendée, que le dirigeant trouvera son bonheur. En 2011, la confiserie nantaise s’installe donc à Boufféré.

Les berlingots représentent près de 50 % de la production

Depuis, les berlingots font toujours le succès de Bonté-Pinson qui emploie 26 salariés et réalise 4 millions d’euros de chiffre d’affaires. « Les bonbons cuits – berlingots et quartiers de fruits - représentent plus de 50 % de ce que l’on produit, précise Clara Herlin, responsable marketing de la confiserie. C’est pour cela que nous sommes connus. » La confiserie commercialise la moitié de ses produits en grandes et moyennes surfaces, ce qui lui a permis de conserver environ 50 % d'activité pendant le crise du Covid-19. L’autre moitié est distribuée à des lieux touristiques comme le Puy du Fou ou la Tour Eiffel, mais également à des boutiques de produits régionaux ou des pharmacies. La fermeture de ces différents canaux de distribution pendant la crise a donc empêché la société de réaliser une partie de son chiffre d'affaires. Mais la confiserie fabrique également des bonbons pour des marques de distributeurs et compte deux boutiques basées à Saint-Herblain et à Boufféré.

Un marché en perte de vitesse

Le marché du bonbon en sucre cuit est toutefois en perte de vitesse depuis une dizaine d’années. « Il est concurrencé par les bonbons mous, le chocolat… », énumère Clara Herlin. Mais le secteur connaît un léger regain avec les débats sur les arômes artificiels et les additifs. « Le bonbon traditionnel rassure car nous savons ce qu’il y a dedans. Et c’est encore plus vrai pour les bonbons au miel, bons pour la gorge », assure la responsable.

En 2012, le dirigeant a donc décidé de se diversifier pour pérenniser la société. Il a lancé une gamme de pâtes à tartiner - caramel liquide, citron à tartiner et pâte choco-noisette - avant de commencer à commercialiser, en 2014, des caramels tendres et des mogettes à la nougatine. Des produits qui lui permettent de faire des économies car ils utilisent les mêmes ingrédients que pour les bonbons. « Le marché de la pâte à tartiner pèse 460 millions d’euros de chiffre d’affaires en France et est largement dominé par Nutella. Toutefois la part de marché du leader est passée de 85 % à 75 % en dix ans », assure Clara Herlin. En cause : la concurrence accrue des produits plus « sains », sans huile de palme.

C’est pourquoi la confiserie Bonté-Pinson mise plus que jamais sur des produits régionaux et limite les additifs. Mais pas facile de se faire une place sur ce marché, dominé par des mastodontes. Chahutée et déréférencée de certaines grandes surfaces, la PME est aujourd’hui parvenue à stabiliser son chiffre d’affaires et cherche à revenir à ses origines, sans se diversifier davantage. « Notre objectif principal est désormais d’accroître notre notoriété et notre ancrage dans la région », confie Clara Herlin.

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